Le troupeau d'une éleveuse des Hautes-Alpes a été décimé dans une attaque de loups dans la nuit du 7 au 8 mars sur la commune d'Avançon. L'évêque de Gap demande "des mesures pour réguler le loup".
33 bêtes tuées. Christiane Boyer fait le décombre macabre de son troupeau : sur la centaine de bêtes, 8 brebis, 21 agneaux et 4 chevreaux ont été attaqués et tués dans la nuit du 7 au 8 mars par un loup ou des loups.
Et le bilan devrait s'alourdir : 10 chevreaux et 16 agneaux étaient toujours portés disparus lundi matin. Seul un agneau a été retrouvé, rapporte l'éleveuse.
Christiane Boyer exerce depuis six ans sur le territoire de la commune d'Avançon, au lieu-dit du Chaussenoire, dans les Hautes-Alpes. C'est la seconde fois que son troupeau subit une attaque, la première aussi violente. L'an dernier, 3 brebis et 3 chevreaux avaient été tués lors d'une attaque, sans qu'il soit confirmé qu'un loup en soit bien à l'origine.
Un loup aperçu par des gardes
Cette fois l'auteur a été identifié. "Le lendemain de l'attaque, trois gardes se sont mis en poste autour du parc. L'un d'eux a vu un loup sauter par dessus la clôture électrifiée, pourtant haute d'1,20m. Il a pris la fuite quand il l'a vu", rapporte Christiane Boyer."Ce n'est pas acceptable", a commenté Nicolas Laurent, maire de la commune depuis 2005.
"Le parc où sont les bêtes de Mme Boyer est très bien entretenu, normalement clôturé, avec des filets ou des fils électriques. Que faut-il faire de plus?", s'interroge-t-il. Nicolas Laurent craint que la situation ne se cripse un peu plus entre les défenseurs du loup et ceux qui souhaitent augmenter les prélèvements.
"Il attend quoi ? un drame humain ?"
Après cette nouvelle attaque, l'évêque de Gap, Mgr Xavier Mall a réagi sur Facebook, exhortant le gouvernement à prendre des mesures pour "réguler le loup"."Il attend quoi ? un drame humain ? que les éleveurs se découragent et n'entretiennent plus nos montagnes, d'où des incendies futurs, etc... ? Y en a marre de l'idéologie", écrit-il.
Le gouvernement promet une réponse adaptée
Emmanuel Macron a annoncé le 7 mars dernier que le pourcentage des loups pouvant être abattus serait augmenté, le seuil de 500 individus ayant été atteint, selon lui.
Le chef de l'Etat a annoncé que des dispositions ont été prises pour adapter le niveau des prélèvements, et passer de 10-12% à 17-19%.
Emmanuel Macron a été interpellé sur ce sujet par le président de la FDSEA des Alpes de Haute-Provence, où "les meutes sont passées de 12 à 16 en l'espace de quelques années".
Selon ce dernier, les attaques de loups sont passées de 555 en 2017 à 693 en 2018 dans le département, pour 2.211 bêtes tuées, près de 600 de plus en l'espace d'un an.
Le nombre de loups sera rendu public à la sortie de l'hiver, a précisé pour sa part le ministère de la Transition écologique.