Coronavirus : la 37e édition de l'Embrunman annulée, l'organisateur va déposer un référé

Le légendaire triathlon Embrunman devait s'élancer le 15 août mais l'événement a été annulé par les autorités en raison des risques sanitaires liés au coronavirus. Une grande déception pour les 900 coureurs inscrits. L'organisateur espère encore pouvoir sauver l'épreuve, il va déposer u n référé.

3,8 kilomètres à la nage, 188 kilomètres en vélo et 42 km à pied dans les magnifiques paysages de l'Embrunais. Pour les triathlètes, c'est une épreuve mythique. 

La 37e édition n'a pas lieu le 15 août. Le rendez-vous tant attendu est annulé sur recommandation de l'Agence Régionale de Santé. Et c'est un coup dur pour les 900 coureurs qui pensaient prendre le départ.

L'Embrunman, le mythe

Les athlètes ont partagé leur déception sur les réseaux sociaux comme Faustine qui écrit "l'embrunman annulé, mes vacances n'ont plus de sens". Vainqueur de sept triathlons à travers le monde, le triathlète professionnel Romain Guillaume vit à Embrun. Il a couru l'Embrunman trois fois sans jamais réussir à monter sur le podium à Embrun.

Il terminait sa préparation dans son Jura natal quand il a appris l'annulation.

"Je suis plutôt déçu d'avoir fait tous ces entraînements depuis la fin du confinement, car c'était vraiment mon objectif", regrette-t-il conscient toutefois qu'" il y a pas trop le choix compte tenu des risques, faut faire avec."Les journalistes sportifs qui attendaient avec impatience de couvrir l'Embrunman ne cachent pas non plus leur amertume.

Nicolas Geay note que "pour la première fois depuis 1984, on vivra un 15 août sans Embrun". C'est un coup de massue pour Gérald Iacono, fondateur et organisateur de l'Embrunman. C'est la première fois qu'il est annulé depuis sa création. 

Il n'a pas de mot pour exprimer sa déception. Mais ne s'avoue pas vaincu. "Je ne peux pas être content, mais ce n'est pas fini, je fais un référé", déclare Gérald Iacono, joint par téléphone ce samedi matin.

Il a tout fait pour que le 37e édition ait lieu, même en version réduite. "D'habitude on a deux épreuves, là on n'en a qu'une, avec 900 concurrents au lieu de 1850, il n'y aura pas de spectateurs, j'ai même proposé le huis-clos," explique-t-il. 

"On les reçoit le 12 et on leur fait un test à tous, tous ceux qui sont positifs sont éliminés, les 1800 bénévoles qui seront sur le site seront aussi testés", se défend l'organisateur, je ne vois pas comment on va créer un cluster avec ça."

L'Embrunman devait être le premier événement sportif du territoire après la crise du coronavirus. Chaque année, ils viennent du monde entier pour se mesurer à l'un des cinq triathlons longue distance les plus difficiles au monde.

"Bien sûr cette année, les triathlètes d'Asie, Océanie, Amérique, Afrique, ils ne viennent pas, il n'y a que l'Europe, mais il y a les meilleurs mondiaux."

De lourdes pertes financières

L'Embrunman, c'est un budget de 800.000 euros. "J'ai travaillé deux mois sur l'organisation avec le responsable des grands événements en France, souligne-t-il, on a tout acheté, tout payé".

"Les T-shirts, les médailles, les dossards avec les noms dessus, il y en a pour 15.000 euros, et c'est à la poubelle".


Pour faire face à une situation exceptionnelle, Gérald Iacono a investi par ailleurs dans du matériel supplémentaire : masques, gels, thermomètres, etc.. 

Et c'est sans compter les retombées attendues sur le tourisme au coeur de l'été.

"Rien que moi, j'ai 300 chambres de réservées pour l'organisation, note Gérald Iacono. Et c'est pas un triathlon où on vient le matin et on part le soir, ils viennent en famille, ils restent une semaine,15  jours, un mois". De son côté, la préfecture justifie sa décision par "le rebond de l’épidémie affectant plus particulièrement la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), ajouté au brassage de population inévitablement induit par une épreuve sportive de l’ampleur de l’Embrunman" qui "accroît le niveau de risque et dépasse les capacités locales de gestion de ce dernier."

"Malgré les mesures prévues pour assurer la sécurité sanitaire de l’épreuve et les différentes propositions formulées visant à permettre tout de même le déroulement de l’épreuve – qui se heurtaient à de réelles difficultés techniques et financières de mise en œuvre –, cette situation a conduit le Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé PACA à émettre un avis défavorable à la tenue de l’épreuve" précise encore la préfecture.

Le dernier bilan de l'ARS Paca sur la circulation du coronavirus dans les Hautes-Alpes, publié le 21 juillet, fait état de 5 personnes hospitalisées et 18 décès depuis le début de la crise. 
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