Le castor a failli disparaitre au début du 19ème siècle. Devenu espèce protégée, il prospère désormais sur les rivières françaises et conquiert de nouveaux milieux. Sa progression est scrupuleusement suivie par l'Office français de la biodiversité.
Barrage en travers de la rivière, branchages rongés…Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) sont habitués à repérer la présence des castors. À Veynes, dans les hautes-Alpes, le long du petit Buëch, sa présence ne fait aucun doute. Les fortes crues de l'hiver n'ont pas eu raison du rongeur.
Des barrages qui créent des zones humides
"Le fait qu'il ait construit un barrage va augmenter la hauteur d'eau et augmenter l'entrée de son gîte. Ça le protège des prédateurs, précise Yannick Pognard, inspecteur de l'environnement à l'OFB. Ça lui fait une entrée préservée. Par ailleurs, en augmentant le niveau d'eau en amont, il va pouvoir se déplacer beaucoup plus facilement. C'est un animal qui est plus à l'aise dans l'eau que sur la terre ferme."
Un animal qui modifie son milieu
"Le fait qu'il ait mangé les gros arbres, ça éclaircit la zone et ça favorise la pousse des jeunes plantations. Donc ça modifie vraiment le milieu. On a un rajeunissement de la strate arborée", observe Yannick Pognard.
En ne rongeant les arbres ou les pousses qu'en surface, le castor ne modifie pas le système racinaire. "L'arbre va repousser, va rester en place. Cela fixe le sol et évite les érosions au moment des grosses crues", détaille Jean-Marc Leouffre, référent castor à l'OFB.
Dans les Hautes-Alpes, le castor connaît une forte dynamique depuis dix ans. Les agents de l'OFB cartographient sa présence et depuis peu, étudient ses constructions. Mieux le comprendre doit aussi permettre de prévenir d'éventuels conflits avec les activités humaines.
Avec Lucie Robert et Fabien Madigou / FTV