Des éleveurs ont mené mercredi 13 novembre une opération coup de poing en déposant devant la préfecture des Hautes-Alpes sept brebis mortes, pour dénoncer les dernières attaques attribuées à des loups sur leurs troupeaux.
C'est une nouvelle attaque attribuée à des loups. Une de plus, une de trop pour les éleveurs des Hautes-Alpes persuadés de leur implication dans le carnage.
Dans la nuit de lundi à mardi, un troupeau a été attaqué dans le lotissement des Auches, sur la commune d'Ancelle. L'éleveur a découvert le triste spectacle au petit matin. Neuf brebis étaient mortes et 7 autre gravement blessées. Toutes devront être euthanasiées.
L'attaque n'a pas encore été officiellement attribuée au loup, le rapport d'expert sur les carcasses n'ayant pas encore été rendu, mais pour les éleveurs cela ne fait aucun doute. Les faits se sont déroulés non loin du lieu où un troupeau de 58 brebis a été attaqué, quatre jours plus tôt. Là encore les brebis étaient parquées, à l'abri supposé d'une barrière électrifiée.
Mercredi après-midi, des éleveurs ont déposé les carcasses des animaux dans les marches de la préfecture et symboliquement bloqué les portes avec deux brebis, bien vivantes celles-là.
"C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est le ras le bol des éleveurs, on veut montrer la réalité de la prédation à l'Etat, on voulait faire prendre conscience à la préfète de la réalité du terrain", a indiqué Edouard Pierre, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs des hautes-Alpes, lui-même éleveur dans cette commune de 900 habitants à 18 km de Gap.
dans les Hautes-Alpes, soit 20% de plus que l'an passé à la même date".
Fin août, une centaine d'éleveurs, rejoints par des agriculteurs, avaient déjà manifesté leur colère devant la préfecture des Hautes-Alpes.
Les éleveurs réclament au gouvernement l'autorisation de procéder à des tirs de défense dans le Parc national des Écrins en cas d'attaque de loup. Aujourd'hui, les tirs de défense ou de prélèvement sont autorisés dans les seules zones dites "d'adhésion" des parcs nationaux.
D'après les éleveurs, le plafond de cent loups qui peuvent être tirés est "presque atteint", donc "les louvetiers n'interviennent plus" mais "si on veut faire baisser la prédation sur un territoire comme le nôtre avec des meutes constituées, la seule manière va être d'en abattre".
La Brigade Loup dans les Hautes-Alpes
"Alors que la prédation reste importante en cette période de descente d’alpages", la préfète des Hautes-Alpes Cécile Bigot-Dekeyzer a indiqué avoir sollicité "dès la semaine dernière", l’intervention de la Brigade Loup.Cette unité nationale spécialement constituée d'une dizaine de membres, doit intervenir durant toute la semaine prochaine dans le département. Elle intervient dans le cadre de tirs de défense renforcés et assure pendant plusieurs jours une protection active des troupeaux.
Le groupe national loup sera réuni, sous l’égide du préfet coordonnateur du plan national d'actions sur le loup, le 27 novembre prochain, a encore précisé Cécile Bigot-Dekeyzer.