Mercredi matin, les habitants du Champoléon dans le Champsaur se sont rassemblés pour empêcher l'installation d'une antenne relais au coeur du massif des Ecrins.
Alors que les habitants de la vallée du Champoléon occupent le site depuis 46 jours, ils ont vu les camions arriver mercredi en fin de matinée.
Aussitôt l'alerte est donnée, et les membres du collectif ZAB "Zone à Brebis" se sont mobilisés, pour empêcher les ouvriers d'œuvrer.
Stéphane Passeron est l'un des "zabistes", il raconte que "tout s'est passé dans le calme. Les ouvriers ont appelé leurs patrons, les gendarmes sont arrivés, et tout le monde est reparti trois heures plus tard".
L'antenne de la discorde
Depuis de long mois, ce projet d'antenne relais, au cœur du massif des Ecrins chamboule la vallée : "le Champoléon est totalement préservé. Il n'y a pas de station, seulement 13 hameaux, c'est le poumon vert du Champsaur", explique Stéphane Passeron, qui refuse de voir dans ce paysage, une antenne de 15 à 18 mètres de hauteur.
Selon les "Zabistes", trois opérateurs de téléphonie fonctionnent "très bien" par ici. D'ailleurs, la communication téléphonique, avec Stéphane Passeron, il faut l'avouer, était très fluide : "ma compagne travaille même en télétravail, c'est dire s'il est utile de rajouter une antenne !", ironise-t-il. Il ajoute que le projet a été construit "sur la base d'une étude sur les zones blanches qui date de 2016. Depuis, nous sommes très bien connectés".
Pour un moratoire
Aujourd'hui, les ouvriers sont repartis. Mais le collectif compte bien défendre encore la zone : "tant que les travaux ne seront pas suspendus par la préfecture". Ils espèrent un moratoire sur l'implantation de l'antenne, ainsi qu'une "concertation publique", pour que l'intérêt du projet soit étudié et su de tous les habitants de la vallée.
En attendant, la Zone à Brebis est bien gardée, sous un seul mot d'ordre : "plus de brebis, moins de téléphonie".