Sur les réseaux sociaux, les jeunes agriculteurs sont de plus en plus nombreux à partager leur travail pour le faire connaître. Dans les Hautes-Alpes, une jeune agri-influenceuse le fait depuis trois ans.
"Savais-tu qu'en général une brebis fait un agneau par an ?", "Savais-tu qu'une brebis qui perd sa laine est une brebis qui a eu de la fièvre ?", autant de questions auxquelles Marianna Briançon donne des réponses sur ses réseaux sociaux. Cette éleveuse de brebis basée à Glaise dans les Hautes-Alpes se définit comme une "agri-influenceuse".
Depuis trois ans, elle réalise du contenu : des vidéos, posts et stories sur ses réseaux sociaux. Suivie par plus de 8 700 personnes, celle qui se fait appeler @heidiagricultrice sur Instagram y raconte son quotidien aux côtés de ses 180 bêtes sur l'exploitation familiale.
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Elle a les codes des influenceurs traditionnels et réalise des concours pour remercier sa communauté, déballe des colis, a des partenariats et met en avant certains produits liés à la pratique de son métier.
Des vidéos pour sensibiliser le public
Une vidéo lui prend entre 10 minutes et deux heures de montage. L'éleveuse essaye d’en poster au moins une par semaine. "L’intérêt de faire ces vidéos pour moi, c’est vraiment de montrer notre métier, si possible de manière positive. Mais montrer aussi la réalité de ce qu’on vit, donc de l’élevage. Ça va des informations les plus basiques, à des événements qui nous arrivent, par exemple la prédation."
Elle partage joies et malheurs. Ainsi, la naissance du premier agneau de la saison fait l'objet d'une story quand elle peut aussi faire des vidéos sur le taillage des onglons ou encore sur la fièvre catarrhale ovine. Son père, Vincent Briançon, lui aussi éleveur, apprécie cette communication digitale : "pour être honnête, au début, je ne comprenais pas vraiment, ce n’est pas ma génération... Mais après, quand j’ai vu ce qu’elle faisait, et le résultat, franchement, c’est bien", atteste-t-il.
Pour Marianna, c'est aussi un moyen de sensibiliser le grand public et pourquoi pas de susciter des vocations.
Le but c’est aussi de casser tous les clichés qu’on peut avoir sur l’agriculture et aussi sur les agricultrices.
Marianna BriançonEleveuse de brebis
Elle ajoute qu'un chef d'exploitation sur quatre est aujourd'hui une femme (des chiffres qui viennent d'info stat de 2019), " donc c'est important de montrer qu'il y a des femmes et aussi des jeunes dans ce métier", termine-t-elle. Comme elle, ils sont nombreux à utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir l’agriculture française, un moyen aussi de rallier les consommateurs à leur cause.