Nouvelle star du ski français, Cyprien Sarrazin s'est offert la victoire ce vendredi sur la mythique descente de Kitzbühel en Coupe du Monde. Portrait du prodige des pistes que désormais rien n'arrête.
Et de trois. Après ses exploits sur la descente de Bormio et sur le super-G de Wengen en Suisse, Cyprien Sarrazin a remporté la troisième victoire de sa saison en dominant la mythique descente de Kitzbühel en Autriche, réputée comme étant une des pistes les plus difficiles de la Coupe du monde. Retour sur l'incroyable parcours d'un champion qui est rentré dans l'histoire du ski français.
Il est originaire du village de Montmaur dans les Hautes-Alpes
Né à Gap le 13 octobre 1994, Cyprien Sarrazin a grandi dans le petit village de Montmaur (Hautes-Alpes) Selon l'Equipe il chausse ses premiers skis pour parcourir les pistes des stations de La Joue-du-Loup et de Super-Dévoluy qui "ne ressemblent en rien à des usines à champions". Il est entraîné par son père, moniteur de ski, et se fait remarquer dès le lycée pour ses "qualités physiques exceptionnelles".
Il a subi de nombreuses blessures
En 2016, à 22ans, Cyprien Sarrazin remporte avec le géant parallèle d'Alta Badia, sa première victoire sur le circuit de la Coupe du monde. Sa carrière est ensuite souvent entravée par des blessures. En 2018, un traumatisme crânien à l'entraînement en Allemagne lui impose un difficile rétablissement. "Il fallait zéro écran, il ne fallait pas que je lise, il fallait que je fasse dix jours sans téléphone, sans rien du tout", explique-t-il à l’AFP. Le skieur connaîtra également une fracture au genou droit qui ne l'empêchera pas de tout de même d'atteindre en 2019 le podium au géant d'Alta Badia. Une blessure au dos le privera des Mondiaux en 2023 raconte le Figaro.
Il a rejoint l'équipe de France en 2022
Le skieur haut-alpin s'est orienté tardivement vers les épreuves de vitesse, révèle La Croix. D'abord géantiste, il rejoint l'équipe de France de vitesse seulement en 2022. "Cyprien est un athlète qui, rapidement, a eu de grandes qualités en vitesse et en technique. On a pris le temps de construire cela avec lui", raconte auprès de franceinfo Frédéric Perrin, directeur de l'équipe de France masculine. Et les résultats ne tardent pas à tomber. Après une 6ème place à la descente de Val Gardena en décembre 2022, il réalise à peine un an plus tard une course "parfaite" sur la piste de Stelvio à Bormio.
Il a souffert du syndrome de l'imposteur
Pour s'autoriser à gagner, Cyprien Sarrazin a fait dû faire un travail important sur son mental, révèle RMC Sport. "C'est juste incroyable le travail qu'on a fait. C'est fou que ça marche comme ça. Avant je ne m'autorisais pas à être parmi les meilleurs, je ne me sentais pas à ma place et je ne sais pas vraiment pourquoi". Cumulant les problèmes personnels ainsi que les blessures, le skieur s'est fait accompagner d'un psychologue. "Quand j’ai commencé à être bien dans ma vie, je n’avais plus besoin de travailler sur les skis", rapporte le Huffpost. L'aide d'une préparatrice mentale est aussi décisive pour sa victoire à Bormio : elle lui explique qu'il"avait le droit d’être à (sa) place et d’aller gagner" ."Je ne m’étais jamais autorisé à gagner, j’ai toujours eu le syndrome de l’imposteur et là elle me dit ça et trois jours après, bim, le déclic a eu lieu dans la tête."
Il marque déjà l'histoire du ski français
Chaque victoire de Cyprien Sarrazin de cette saison est historique. A Bormio, il devient le premier Français à s'imposer sur une descente de Coupe du monde depuis Adrien Théaux en 2015, mettant fin à une disette de huit ans pour la descente française. Il est seulement le quatrième skieur français à s'imposer dans le SuperG en coupe du Monde par sa victoire à Wengen et le troisième, après Jean-Claude Killy et Luc Alphand, à remporter la mythique descente de Kitzbühel en Coupe du monde.
