La préfète des Alpes de Haute-Provence autorise les tirs contre les loups pour stopper l'hécatombe dans les troupeaux.
La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a décidé d'autoriser un tir de prélèvement, soit l'abattage d'un loup, après la mort de plus de 70 brebis dans une nouvelle attaque attribuée à l'animal dans la vallée de l'Ubaye.
Dans les Alpes, depuis le début de l'année, 66 attaques imputables au loup ont été recensées,occasionnant la mort de 422 ovins, contre 86 attaques et 246 victimes sur l'ensemble de l'année 2010.
Les lieutenanants de louveterie sont autorisés à pratiquer des tirs sur les communes d'Agnières-en-Dévoluy et Monêtier-les-Bains, au nord-ouest de Gap.
Dans le même temps, certains députés, comme le député-maire de Sisteron Daniel Spagnou et la députée des Hautes Alpes Henriette Martinez, demandent des mesures d'urgence à la ministre de l'Ecologie pour sauver une région d'élévage ovin en péril. À l’heure actuelle, 26 arrêtés autorisent la réalisation de tirs de défense dans les Hautes Alpes.
La vidéo du dernier forfait du loup
Dix bêtes ont été tuées par le loup, 62 sont mortes après avoir sauté dans un ravin par panique et 30 autres sont portées disparues, sur un troupeau de 1.500 têtes, à la suite de l'attaque d'un loup dans la nuit de vendredi à samedi dans la commune d'Enchastrayes, au Super-Sauze.
La mobilisation des éleveurs
"Ce que nous vivons à l'heure actuelle, ce sont de véritables attentats" explique Yves Derbez, président de l'association "éleveurs et montagnes 04", qui regroupe 237 éléveurs d'ovins dans les Alpes du sud.
Les réunions d'urgence se multiplient face aux attaques répétées des loups. Dernière en date un troupeau d'alpage attaqué au Super-Sauze: 11 brebis tuées par morsure, 63 pertes dans le mouvement de panique et 30 bêtes disparues.
"Ce qui se passe dans les alpages est très grave. Il faut se mobiliser. Si je ne suis plus en mesure d'assurer la sécurité des hommes et des biens, je n'hésiterai pas à démissionner"; explique Emile Tron, le maire de Méolans-Revel.
"Transmettez à vos collègues éleveurs ma tristesse et mon soutien. Je souhaite que l'on mette en place des mesures vraiment efficaces mais je suis obligée de faire les choses d'une manière qui soit juridiquement très encadrée" s'est justifiée la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciuscko-Morizet.
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Nouvelles mesures prises dans les Hautes Alpes
La préfecture des Hautes Alpes autorise les tirs contre le loup après la nouvelle attaque d'un troupeau dans le département.
Le député Spagnou crie au loup !
Le maire de Sisteron Daniel Spagnou adresse une lettre ouverte à Nathalie Kosciusko-Morizet.
Extrait de la lettre ouverte adressée à la ministre de l'écologie
"J’en ai assez de ces attaques du loup sur les troupeaux. Loin de s’améliorer, la situation n’a jamais été aussi critique."
(...)
"Les attaques du loup, se sont beaucoup multipliées, débutant très tôt dans la saison. Le prédateur est de plus en plus près des maisons et s’approchent des agglomérations en plaine. Il attaque maintenant en plein jour et il ne se cache plus – plusieurs bergers
témoignent l’avoir vu à moins d’une cinquantaine de mètres."
(...)
"Sans des vraies mesures radicales pour la survie de l’élevage (extensif-de qualité label rouge agneau de Sisteron-vitale économiquement avec le premier abattoir ovin d’Europe) des moutons dans les Alpes, c’est d’abord tout une filière structurée, éco-responsable, pourvoyeuse de plusieurs milliers d’emplois (de l’élevage jusqu’à la valorisation de la production par la transformation, laine, agroalimentaire, en passant par l’abatage) que vous condamnez."
(...)
"Si les attaques doivent continuer sans aucune réaction adaptée, forte et déterminée de votre part, je me verrai contraint de venir vous interpeler directement devant votre ministère avec les éleveurs pour faire enfin entendre la voix de notre exaspération.
Car face à cette colère, je vous le dis, en tant que député, je ne réponds plus de rien et je crains l’ampleur et les risques de débordements incontrôlés."
Sisteron, le 15 juillet 2011
La réponse de Nathalie Kosciuscko-Morizet
La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciuscko-Morizet, sommée par un député UMP
de prendre des "mesures radicales" après la recrudescence des attaques de loups
contre des troupeaux, a appelé mardi les préfets à mettre en oeuvre un dispositif
renforcé avalisé en mai.
"On n'a pas attendu les dernières attaques pour réformer le dispositif d'intervention
et permettre aux préfets d'être plus réactifs", a affirmé la ministre de l'Ecologie à l'AFP.
La ministre a souligné que le dispositif d'intervention avait été renforcé début mai, notamment en réduisant le délai entre les différents niveaux de réponse lorsqu'une
attaque est constatée.
Selon les évaluations officielles, la France compte en 2011 entre 150 et 200 loups
canus lupus, une espèce qui s'est réintroduite naturellement en 1992 et qui est en progression. Cette année, des attaques ont été recensées dans dix départements.
"Le loup est une espèce strictement protégée mais il est possible, quand toutes les méthodes de prévention (des attaques) s'avèrent inadaptées ou insuffisantes, d'avoir des interventions sur les loups", a rappelé NKM.
Le nouveau plan d'intervention prévoit toujours une chronologie de réponses - protection du troupeau, effarouchement du loup, tirs de défense à proximité du troupeau et en dernier recours la destruction du loup.
Le nombre de spécimens qu'on peut tuer reste fixé à 6 pour 2011/2012, mais le dispositif renforcé introduit pour les éleveurs la possibilité de suivre des formations pour obtenir le permis de chasse et faire des tirs de défense (sans les tuer).
Seuls les agents de l'Office nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS)
et les lieutenants de louveteries restent autorisés à détruire les loups, dans les conditions fixés par les arrêtés préfectoraux à durée limitée.
La dernière attaque sur le plateau Bayard
Dimanche denrier c'est un éleveur du Dévouly qui a subi de lourdes pertes.
Au loup sur le net
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