L'ancien maire de Vence demeure incarcéré dans l'attente de l'examen de sa requête en révision
C.Iacono reste en prison, investigations ordonnées
Christian Iacono, condamné à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils, qui a depuis retiré ses accusations, restera incarcéré dans l'attente de l'examen de sa requête en révision
Christian Iacono, condamné à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils, qui a depuis retiré ses accusations, restera incarcéré dans l'attente de l'examen de sa requête en révision.
Selon Me Jean-Louis Pelletier, interrogé par téléphone à l'issue du délibéré de la commission de révision des condamnations pénales, la commission de révision a en outre ordonné "un supplément d'information" dont il ignorait encore la teneur.
Ces nouvelles investigations doivent permettre à la commission de révision de voir plus clair dans ce dossier et de déterminer s'il existe des éléments suffisamment probants pour libérer Christian Iacono.
Interrogé par l'AFP, le parquet général n'était pas encore en mesure de confirmer
cette décision.
Sa fille "ne comprend pas" :
"C'est anormal, je ne comprends pas", a réagi Cécile Esmengiaud, la fille de Christian Iacono, en apprenant que son père, l'ancien maire de Vence condamné pour le viol de son petit-fils avant que celui-ci ne se rétracte, allait rester en prison.
La nouvelle est tombée par téléphone, par l'un des avocats, à la "Pharmacie du Palais", qui fait face au palais de justice de Grasse. "Papa va être anéanti", glisse Cécile, la pharmacienne.
"Cette décision est incompréhensible et inhumaine. On n'en restera pas là ", a-t-elle dit à quelques journalistes venus dans son officine. "La juge d'application des peines monte un dossier pour aménager sa peine et on va redemander une suspension de peine".
"Il faut qu'il soit libéré, il faut pas le laisser en prison. Il va s'effondrer. C'est un homme qui aujourd'hui est malade", a-t-elle confié, visiblement abattue par ce nouveau revers.
"On est en train de tuer petit à petit un homme qui crie son innocence depuis onze ans. On est très en colère, jusqu'où vont-ils aller ? Ca les arrangerait bien qu'il meure en prison!", a lâché la jeune femme, pour qui "la justice ne veut pas reconnaître ses erreurs et se remettre en question".
Rappel des faits :
Christian Iacono, condamné pour le viol de son petit-fils qui a depuis retiré ses accusations, va savoir, cet-après-midi, s'il peut ressortir de prison dans l'attente de l'examen de sa requête en révision.
Si la commission de révision des condamnations pénales fait droit à la requête de l'ancien maire de Vence, celui-ci pourrait sortir de prison dès cet après-midi.
Ce n'est que d'ici à quelques mois que la commission examinera la requête en révision déposée par l'ancien édile.
Christian Iacono, 76 ans, a été condamné en 2009, puis en appel en 2011, à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils Gabriel, aujourd'hui âgé de 20 ans. Le parquet a mis sa peine à exécution le 9 janvier, date à laquelle le septuagénaire a rejoint la prison de Grasse (Alpes-Maritimes).
L'affaire avait rebondi en mai dernier lorsque Gabriel était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.
Lors de sa rétractation, il avait expliqué ses mensonges par sa volonté de "rapprocher (ses) parents après leur divorce et d'être au (coeur) des attentions de tout le monde".
Christian Iacono, qui a toujours clamé son innocence, avait déposé une requête en révision, assortie d'une requête en suspension de peine.
Lors de l'audience du 16 janvier devant la commission de révision, le parquet général a recommandé le rejet de cette requête, estimant que les rétractations de Gabriel n'étaient étayées par aucun élément objectif.
Le parquet est "toujours plus prompt à accepter la parole qui accuse que la parole qui innocente", avait alors déploré un avocat de Christian Iacono, Me Gérard Baudoux.
Début janvier, Gabriel Iacono disait vouloir envoyer une "lettre de rétractation complète" aux autorités pour prouver sa bonne foi, menaçant de faire une grève de la faim si son grand-père était maintenu en prison.
Il est aujourd'hui confronté à la colère de son propre père, Philippe, en conflit depuis des années avec Christian Iacono. Celui-ci est persuadé d'avoir été victime d'un complot ourdi par son fils qui aurait, selon lui, manipulé Gabriel.
Les révisions de condamnations en matière criminelle sont rarissimes, n'ayant abouti que huit fois depuis 1945, dont une seule dans une affaire sexuelle.