Le fondateur de la société de prothèses mammaires PIP, Jean-Claude Mas, incarcéré le 6 mars, restera en prison.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a rejeté mercredi la demande de remise en liberté de Jean-Claude Mas incarcéré faute d'avoir versé sa caution.
100 000 euros de caution
Arrivé au palais de justice dans une voiture de gendarmerie en provenance de la prison des Baumettes de Marseille, Jean-Claude Mas a expliqué qu'il n'avait pas les 100.000 euros de caution, "je ne les avais pas, mais je me suis dit je vais essayer", , vêtu intégralement de noir. "On ne pourrait pas étaler, pour que je puisse au moins vendre mon appartement ? Ce viager, il est à moi. Je vous ai donné 5.000, je vous donne 20.000, laissez-moi du temps !".
"Ce n'est pas le sujet", a répondu le président Blaes, rappelant que la chambre devait statuer sur une incarcération pour non-paiement de caution, et non sur l'étalement des versements et le réaménagement du contrôle judiciaire.
"Le cautionnement est un piège"
Jean-Claude Mas n'avait versé que 5.000 euros sur les 25.000 requis pour fin février. Mercredi, Me Haddad a proposé en garantie un appartement détenu par M. Mas en viager, d'une valeur de 150.000 à 170.000 euros, dans lequel est logée sa mère. Une cousine octogénaire a également signé un chèque de 20.000 euros, a-t-il fait valoir.
"Ce cautionnement était un magnifique piège". "Soit je paie et je prouve que les 1.600 euros de revenus mensuels (revendiqués par M. Mas, ndlr), c'est de la foutaise, soit je ne paie pas et je ne respecte pas le contrôle judiciaire", a estimé l'avocat.
Quels sont les revenus de Jean-Claude Mas ?
"Allez voir la comptabilité de PIP, ça n'a rien à avoir avec 30.000 euros ou 300.000 par an. J'ai dû avoir 10.000 euros par mois. Depuis 2009 et pendant huit mois, j'ai eu droit à 5.000 mais on ne me les a pas donnés (...) PIP c'est la poule aux oeufs d'or, mais la poule est malade".
L'état de santé de Jean-Claude Mas
Son conseil souhaitait également mettre en avant son état de santé, selon lui "peu compatible avec une détention". Mas, âgé de 72 ans, a été pris en charge par l'infirmerie des Baumettes, a-t-il affirmé.
"Aujourd'hui, crier misère, c'est un peu gonflé (...) Il préfère rester en détention plutôt que de donner un centime aux victimes", avait souligné avant l'audience Me Laurent Gaudon, avocat de porteuses d'implants PIP.
Le reportage de la rédaction de France 3