Le tribunal de grande instance de Marseille a décidé mardi de faire procéder au déblocage du navire le "Corse"
Le TGI de Marseille a décidé mardi de faire procéder au déblocage du navire le "Corse" par huissiers pouvant être assistés de la force publique, une décision notifiée mercredi par la direction de la SNCM au personnel présent sur le bateau et rejetée par la CGT.
Selon l'ordonnance dont l'AFP a obtenu copie, le tribunal a commis une société d'huissiers marseillaise pour "procéder, après avoir notifié la présente ordonnance aux parties présentes, au déblocage du navire +Le Corse+ en ordonnant à toute personne
bloquant les accès et les manoeuvres de les libérer". Une astreinte de 150 euros par heure de retard, à compter de la notification de l'ordonnance, a été fixée par le tribunal. Mercredi en fin de matinée, la direction de la Société nationale Corse Méditerranée
(SNCM) s'est rendue sur le navire pour signifier cette décision aux personnels. "Nous sommes allés leur signifier qu'il fallait qu'ils libèrent le navire, ce qu'ils ont refusé de faire", a indiqué une porte-parole de la SNCM. "La direction a obtenu une ordonnance en requête exceptionnelle (...) considérant qu'il y avait une urgence à faire libérer le navire par la force publique en expulsant le personnel qui est valablement en grève à bord du bateau", a réagi Frédéric Alpozzo, secrétaire général de la CGT des marins de la société. Vingt des 40 personnes à bord sont grévistes, a dit le syndicaliste, estimant que la direction porte "atteinte au droit de grève" et ajoutant que les grévistes allaient rester sur le bateau. La CGT bloque depuis le 23 janvier à Marseille le "Corse" qui devait effectuer
vendredi dernier la première liaison de la SNCM entre la Corse et Toulon. Les grévistes dénoncent une ligne "structurellement déficitaire" face à la concurrence de Corsica Ferries, compagnie française battant pavillon italien qui bénéficie, au grand dam de la CGT, d'aides permettant de pratiquer des tarifs préférentiels pour certaines catégories de passagers au départ de Nice et Toulon. Mercredi dernier, le TGI de Marseille avait déjà, dans une première décision, déclaré "illicite" l'appel à la grève sur le "Corse". "Des procédures disciplinaires allant de la mise à pied jusqu'au licenciement ont été engagées" par la SNCM, avait ajouté la direction de la compagnie dans un communiqué.
Selon AFP