Hier à la barre, la famille a exprimé sa douleur et les experts ont apporté leurs précisions.
Les parents, deux frères et la soeur aînée de Taoufiki, jeune homme tabassé à mort dans une cité de Marseille en 2008, ont raconté mercredi à la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône cette journée du 8 février 2008, date des faits, et leur douleur.
"Mon fils, il a été massacré (..) Depuis quatre ans et jusqu'à maintenant, j'ai perdu ma vie", "Ce qui s'est passé, c'est un coup préparé"
a dit Djalime Mohamed, le père de Taoufiki, retrouvé inconscient, le 8 février 2008, dans un local désaffecté de la cité des Iris. Le jeune homme était mort de ses blessures le lendemain. "Je n'ai jamais vu mon fils avec de la drogue à la maison", a assuré le père.
"Les gens savent et nous, on ne sait rien"
a confié Mariana Mohamed, la mère, avant de lâcher, dans un sanglot, à l'adresse des 12 accusés: "C'est des lâches!".
"Mon frère, il est mort tout seul. Aux Iris, on était tous une famille. Ce qui s'est passé, ça a brisé la notion de quartier"
déclare Zakia, la soeur aînée, la plus proche de Taoufiki.
"Si on vous appelle pour mourir, vous descendez, vous?"
Fouad, frère cadet de Taoufiki et dernier à l'avoir vu, estime que son aîné n'était "pas inquiet" quand il a quitté l'appartement familial pour descendre voir les jeunes qui le demandaient.
L'avis des experts
Une experte en empreintes génétiques a précisé que l'ADN de Kindy Moulet, Meddhi Moulet, Foued Tir, tous trois accusés, et des deux victimes avaient été identifié
sur les lieux ou sur des gants saisis par les enquêteurs. Mais à aucun endroit il n'y a "de mélange entre l'ADN de Taoufiki et celui d'un des accusés".
Un médecin légiste a quant à lui décrit les blessures constatées sur Taoufiki:
"Hémorragie cérébrale gravissime" et "hémorragie abdominale avec fracture du foie".
Mais il a estimé que leur nature ne lui permettait pas d'établir une intention
homicide.
La récation des avocats de lé défense
"Le fait que l'intention de tuer ne tienne plus, ça signifie un acquittement général", en a déduit, en marge de l'audience, Me Christine D'Arrigo, avocate de la défense. Son confrère Me Pascal Roubaud, avocat de Kindy Moulet, a estimé que ces déclarations
seraient la base "d'une demande de requalification des faits en violences volontaires
ayant entraîné la mort". Pour l'avocate générale, Martine Assonion, l'expert cependant "n'avait pas connaissancedu nombre d'auteurs et du contexte des faits".