Peines de prison pour le passage à tabac mortel

Après un délibéré de près de dix heures, les jurés ont prononcé de 4 à 15 ans de réclusion dans l'affaire des Iris.

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La cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône a condamné jeudi soir à des peines de 4 à 15 ans de réclusion huit hommes accusés du passage à tabac mortel, sur fond de trafic de drogue, d'un jeune de 19 ans dans la cité marseillaise des Iris en 2008.

 

 

Le verdict a été rendu dans une ambiance tendue,  La représentante du parquet, Martine Assonion, avait requis mardi de 12 à 18 ans de réclusion contre les huit individus accusés d'avoir porté les coups et sept ans contre leur complice.

LES PEINES PRONONCEES
Kindy Moulet, présenté comme le chef du réseau, a écopé de 15 ans de prison, son bras droit, Foued Tir, de 12 ans et le frère du caïd présumé, Meddhi Moulet, de 10 ans.
Les cinq autres ont été condamnés à des peines allant de 4 ans de prison, dont un avec sursis, à 9 ans.
Un complice, mineur au moment des faits, a écopé pour sa part de deux ans, dont 21 mois avec sursis. Il est accusé d'avoir "attiré la victime dans un guet-apens".
Enfin, trois autres hommes qui comparaissaient pour des faits de violences sur une autre victime qui a survécu, ont été condamnés à deux, trois et quatre ans d'emprisonnement.

Lors du procès, qui s'est ouvert le 12 mars, les douze agresseurs, aujourd'hui
âgés de 20 à 31 ans, ont tous nié leur implication.
 

 RAPPEL DES FAITS
Le 8 février 2008, en fin d'après-midi, Taoufiki Mohamed était découvert par la police inconscient dans un local désaffecté de la cité des Iris, dans le 14e arrondissement de Marseille. Il mourait le lendemain des suites de ses blessures. Quelques minutes plus tôt, les policiers avaient croisé Morad El Ghayati, "titubant, hurlant, le visage ensanglanté, entièrement tuméfié".

Selon l'enquête de voisinage, rendue délicate "du fait de l'habituelle loi du
silence" des cités, les deux victimes auraient "braqué un vendeur de drogue" des Iris. Le vol, perpétré par El Ghayati, aurait mal tourné, et ce dernier aurait
alors livré sous la torture le nom de "Assos", le surnom de Taoufiki, son prétendu complice. Une version fermement démentie par la famille du jeune homme décédé.

LA REACTION DE LA FAMILLE

Sa soeur, Zakia Mohamed, a éclaté en sanglots à l'énoncé du verdict, jugeant les peines prononcées trop clémentes. "Je suis déçue parce qu'ils n'ont pas reconnu le meurtre. On peut pas frapper quelqu'un pendant une demi-heure et dire qu'on veut pas le tuer. On a passé trois semaines de galère et on n'a rien appris", a-t-elle lancé.

LES AUTRES REACTIONS

Toutefois, pour Me Yann Prevost, avocat des parties civiles, "c'est une bonne décision". "Enfin ses bourreaux ont été condamnés et Taoufiki a été lavé de toutes les accusations. En nous donnant des dommages et intérêts, la cour a validé l'idée qu'il n'était pas à l'origine du braquage".

"Ce qui est frustrant, c'est qu'aucun n'a eu le courage de reconnaître ses actes", a réagi de son côté Kassim Papa, secrétaire général de l'Union des comoriens de France, tout en lançant "un appel au calme" dans la cité.  "On va entrer dans une troisième phase de cette affaire qui risque d'être compliquée au niveau de la cohabitation entre les gens dans le quartier. Là plus que jamais, les forces publiques doivent être présentes", a-t-il souligné.
  

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