La mairie UMP de Vallauris serait mise en cause dans une plainte pour corruption.
Une plainte pour corruption a été déposée dans le scandale dit du "Château Robert", impliquant un émir saoudien et la municipalité UMP de Vallauris (06) selon l'AFP.
L'association de lutte contre la corruption Anticor 06, l'Association de défense de l'environnement de Golfe Juan Vallauris (ADEGV) et Jean-Noël Falcou, un militant Europe Ecologie Les Verts (EELV) de la région, ont déposé plainte contre X le 23 mai auprès du tribunal de grande instance de Grasse (06).
La plainte vise des faits de détournement de fonds publics, corruption, recel, trafic d'influence ou encore déclassement illégal d'espaces boisés classés.
Les plaignants mettent en cause la municipalité de Vallauris et l'émir saoudien Mohammad Bin Fahd Bin Abdulazziz al Saud, neveu de l'actuel roi d'Arabie saoudite.
Au coeur de ce litige révélé fin 2010 par le Canard Enchaîné: le parc du Château Robert, un immense terrain de 13 hectares sur les collines de Vallauris.
Selon Jean-Noël Falcou, dès 2005, l'émir al Saud et le maire UMP Alain Gumiel "s'entendent en dehors de tout processus démocratique (...): l'émir obtiendra la constructibilité d'une partie du terrain, en échange de quoi il donnera 9 hectares de zone naturelle à la mairie".
Alain Gumiel, maire UMP de Vallauris-Golfe Juan
D'après le plaignant, en 2006, le plan local d'urbanisme "est modifié pour satisfaire l'émir, avec l'accord de la Préfecture. En 2007, le permis de construire pour deux villas de 1.000 m2 habitables chacune est accordé. En 2008, la ville achète les 9 hectares promis pour la somme de 300.000 euros (somme proposée par le maire alors que l'émir voulait donner le terrain), le maire niant toujours le rapport de cause à effet entre ces deux opérations". Aujourd'hui, les deux villas seraient "à la vente pour 60 millions d'euros".
Dans un communiqué, "EELV dénonce la destruction de 2,5 hectares de zone naturelle, au mépris de l'intérêt général, en violation des procédures légales; affaire qui a coûté plus de 300.000 euros au contribuable tout en permettant une plus-value de plusieurs dizaines de millions d'euros à l'émir".
Tandis qu'Alain Gumiel évoquait samedi dans Nice-Matin "une affaire ancienne et complètement classée", le procureur de la République de Grasse, Jean-Michel Cailliau, estimait le dossier "ultra-prescrit".