Une réunion sur les Roms s'est déroulée dans l'après-midi à Paris autour du Premier ministre.
Après des démantèlements de camps pendant l'été, Jean-Marc Ayrault a reçu les associations de défense des Roms avec la volonté d'aplanir les différences entre ministres et montrer une approche différente.
Les mesures Ayrault
L'accès au travail facilité
M. Ayrault s'est déclaré mercredi "favorable à une évolution" des mesures transitoires de l'UE, qui restreignent jusqu'à fin 2013 l'accès au marché du travail des ressortissants de Roumanie et de Bulgarie dans une dizaine de pays de l'UE, dont la France. Celles-ci limitent le marché de l'emploi à seulement 150 métiers dits "en tension" après la délivrance d'un permis de travail et le paiement d'une taxe.
Des terrains mis à disposition ?
La question est de savoir où et avec quels moyens. A Marseille, le projet d'un plate-forme d'accueil dans les quartiers nord avait échoué devant le refus des élus de l'arrondissement.
Construction de structures d'accueil ?
Des terrains et la construction de structures d'accueil, comme il en existe à Lille, sont des solutions demandées depuis longtemps par les associations de défense des Roms. A l'heure qu'il est, il n'y a pas eu d'annonce concrète sur ce sujet par le gouvernement.
La pression européenne
La Commission européenne attend de la France "des mesures concrètes et des financements précis" pour améliorer le sort des Roms, a déclaré mercredi la commissaire chargée de la Justice, avant la réunion sur ce dossier à Paris.
"Ce qu'il faut maintenant, ce sont des mesures concrètes et des financements précis", a dit Viviane Reding dans un entretien avec le quotidien belge Le Soir.
"Une mesure concrète, d'ailleurs encouragée par la Commission européenne, serait la levée des +mesures transitoires+ qui limitent l'accès des Roumains et des Bulgares au marché du travail en France. Cette mesure enverrait un signal fort aux Roms originaires de ces pays", ajoute-t-elle.
A la suite de ces démantèlements, la Commission a replacé début août la France sous surveillance, comme en 2010, et rappelé la nécessité du respect des garanties contre les expulsions arbitraires et les traitements discriminatoires.
"Les campements illicites posent problème et les autorités nationales ont raison
de s'y intéresser. L'éloignement des Roms du territoire n'est cependant pas la solution à ce problème : c'est une politique à court terme, sans effets durables. C'est l'intégration économique et sociale qu'il faut privilégier", estime Mme Reding. Cette intégration "est autant la responsabilité du pays d'accueil que du pays
d'origine. Nous parlons de citoyens européens", a-t-elle dit.
Marseille sur les traces de Lille ?
A Lille il existe 4 villages d'insertion. Créés en 2009, ils accueillent 15 familles (90 personnes). Sédantarisés, certains roms ont pu apprendre le français, trouver un emploi et scolariser les enfants.
La vice-présidente de la Commission souligne que 470.000 euros de fonds régionaux
européens ont été engagés dans des projets de développement de "villages d'insertion"
dans de grandes métropoles françaises comme Lille. "Reste à en voir les fruits", a précisé Mme Reding.
Comment intégrer les Roms ? par France3Nord-Pas-de-Calais
Les démantèlements des camps
La politique ferme et énergique du ministre de l'intérieur envers les Roms est assimilée pour une partie de la gauche à celle de Claude Guéant, ou approuvée par une autre -Eugène Caselli, président de Marseille Procence Métropole-. Durant l'été plusieurs camps illicites ont été évacués à Marseille, Lille, Lyon et La Courneuve.
En août 2010 le gouverement avait démantelé 500 campements de Roms et avait entrepris un grand plan d'expulsion notamment dans la cité phocéenne où les Roms sont estimés à 1500 sur les 3000 installés dans les Bouches-du-Rhône.