Cette figure du grand banditisme marseillais devait être rejugée à Colmar pour l'attaque d'un fourgon blindé 1990
Colmar : Bernard Barresi rejugé
Bernard Barresi, figure du grand banditisme marseillais interpellé en 2010 après vingt ans de cavale, sera rejugé de mardi à vendredi par la cour d'assises du Haut-Rhin pour l'attaque d'un fourgon blindé près de Mulhouse en mars 1990.
La cour d'assises du Haut-Rhin à Colmar a renvoyé mardi au mois de décembre le procès de Bernard Barrasi, une figure du grand banditisme marseillais qui devait être rejugé pour une attaque à main armée commise en 1990, à la suite d'un pourvoi en cassation formé par la défense.
Dans cette affaire, Barresi, 48 ans, a été condamné en 1994 par contumace à vingt ans de prison pour vol à main armée et association de malfaiteurs. La défense a demandé mardi un renvoi de l'audience, après avoir formé un pourvoi auprès de la cour de cassation, en raison de l'irrégularité, selon elle, du mandat d'arrêt prononcé à l'encontre de l'accusé. L'irrégularité de ce mandat entraîne la nullité de la condamnation, et in fine celle de toute l'affaire, les faits étant prescrits, ont argué les avocats de M. Barresi, Mes Eric Dupont-Moretti, Jean-Yves Liénard et Pierre Bruno.
Le pourvoi de la défense est "suspensif", et le procès est donc reporté, a dit la présidente de la cour d'assises Anne Gailly. Il devrait avoir lieu du 12 au 15 décembre, a-t-elle précisé. Les faits sur lesquels Bernard Barresi devait s'expliquer remontent à plus de vingt ans : le 1er mars 1990, au moins six hommes cagoulés et armés avaient attaqué sur une bretelle d'accès de l'autoroute A36 un fourgon blindé de la société de transport de fonds suisse MAT Securitas, et emporté 34 millions de francs (environ 5,2 millions d'euros).
Bernard Barresi, figure du grand banditisme marseillais interpellé en 2010 après vingt ans de cavale, sera rejugé de mardi à vendredi par la cour d'assises du Haut-Rhin pour l'attaque d'un fourgon blindé près de Mulhouse en mars 1990.
Dans cette affaire, Barresi, 48 ans, a déjà été condamné par contumace en 1994 à 20 ans de prison, pour vol à main armée et association de malfaiteurs. Vivant discrètement dans le sud-est de la France, il a été arrêté lors d'un vaste coup de filet opéré en juin 2010 dans le milieu corso-marseillais. Interpellé sur un yacht de l'homme d'affaires Alexandre Rodriguez en compagnie d'un autre "parrain" présumé, Gérald Campanella, il a été mis en examen dans une affaire d'extorsion et de blanchiment liés à l'exploitation de machines à sous clandestines.
Il est en outre apparu comme un proche de Patrick Boudemaghe, lui-même impliqué dans l'affaire Alexandre Guérini. Le butin du braquage d'Illzach-Modenheim, commis au préjudice de la société de transport de fonds suisse MAT Securitas le 1er mars 1990, s'élevait à près de 34 millions de francs (environ 5,2 millions d'euros), qui n'ont pas été retrouvés. L'attaque, minutieusement préparée et exécutée sans tirer de coup de feu, a impliqué selon l'accusation au moins six hommes: après avoir immobilisé le fourgon sur une bretelle d'accès de l'autoroute A36 avec trois voitures, les braqueurs avaient neutralisé les trois convoyeurs, puis s'étaient enfuis à bord d'autres véhicules en emportant seize sacs de billets.
Les soupçons des enquêteurs s'étaient rapidement portés sur Bruno Latard. Un renseignement transmis par la police judiciaire de Marseille en 1989 affirmait qu'il préparait une attaque de transport de fonds dans la région de Mulhouse. Une surveillance devant son domicile de Ruelisheim après les faits avait permis d'enregistrer les mouvements suspects de plusieurs voitures. A bord de l'une d'elles se trouvait un homme identifié par la suite comme étant Patrick Le Maux, soupçonné d'appartenir à l'équipe dite de "l'Opéra", active dans le grand banditisme marseillais.
Le propriétaire de cette voiture s'avérait être un grand-oncle par alliance de Bernard Barresi, habitant Illzach. Selon un témoignage, Bernard Barresi, hébergé chez sa grand-tante le jour du braquage, y serait revenu dans l'après-midi en compagnie d'un autre homme. Ayant en main une cagoule et un bonnet de laine, portant des gants, ils auraient caché au grenier quatre sacs renfermant arme, vêtements et argent. Barresi aurait confirmé lors du dîner sa participation à l'attaque. Bruno Latard, 58 ans, et Patrick Le Maux, 53 ans, ont été condamnés à douze et huit années de réclusion criminelle, peines qu'ils ont purgées. Mais les avocats de Bernard Barresi entendent bien obtenir l'acquittement de leur client. Ils comptent pour cela sur des analyses récentes, qui ont permis d'identifier l'ADN de Roland Talmon. Le jour du braquage, ce Marseillais de 50 ans aurait laissé un mégot de cigarette dans le cendrier d'une voiture ayant servi au braquage.
"La défense sera en mesure de démontrer une connexion entre M. Talmon et M. Latard", tous deux étant liés à la "bande de l'Opéra", a déclaré à l'AFP Me Jean-Yves Liénard, qui plaidera avec Mes Pierre Bruno et Eric Dupont-Moretti Roland Talmon a été cité par la défense, mais son avocat Thierry Ospital a dit ignorer s'il se présenterait à l'audience. MAT Securitas a pour sa part renoncé à se porter partie civile, a dit son avocat Me Daniel Dechriste, sans fournir d'explication. AFP