Le conflit entre la municipalité et l'ancien curé des Saintes-Maries a tourné à l'avantage du maire
Le conseil d'Etat a tranché. La municipalité des Saintes-Maries-de-la-Mer a le droit d'exploiter le toit-terrasse de l'église. L'arrêt, rendu le 20 juin dernier, met fin à une querelle qui dure depuis 2000 entre Roland Chassain maire UMP et l'abbé de Vregille (ancien curé de l'église, à l'origine de la procédure judiciaire).
Depuis 1963, la commune a ouvert au public, moyennant deux euros, le toit-terrasse de l'église-forteresse qui offre une vue superbe sur la Camargue, confiant la gestion de cette activité à une société d'économie mixte.
Mais l'accès s'effectue par une tour faisant partie de l'édifice affecté au culte, selon l'archevêché d'Aix-en-Provence. Et la chapelle Saint-Michel où sont conservées les reliques des Saintes n'étant accessible que par le toit, son accès ne peut être considéré comme libre et gratuit, avait argué l'archevêque, Mgr Christophe Dufour.
Le conseil d'Etat a notamment considéré que "la terrasse et le chemin de ronde situés sur le toit de cet édifice constituent, eu égard notamment (...) à la circonstance que les visiteurs accèdent à la terrasse par une tour et un escalier indépendants dépourvus de toute communication avec les parties internes de l'église, des éléments fonctionnellement dissociables de cet édifice cultuel".
"L'arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille du 27 mai 2010 (qui avait confirmé le caractère indivisible d'un édifice cultuel, toit-terrasse compris, ndlr) est annulé", précise encore le conseil d'Etat.
Cette juridiction avait donné raison à l'abbé Thierry-François de Vregille, après que le tribunal administratif de Marseille eut une première fois rejeté la requête du religieux en mai 2008.
Dans un communiqué, Roland Chassain a exprimé sa satisfaction, soulignant que "les visites de la terrasse (...) se poursuivront donc, sur des bases légales désormais incontestables", ajoute l'élu, qui se félicite par ailleurs que les relations entre la commune et la paroisse soient "déjà revenues au beau fixe de longue date avec l'arrivée" d'un nouvel ecclésiastique, le père Marc Prunier.