Les salariés du groupe s'inquiètent du nouveau plan de restructuration prévu par la direction.
"Allons-nous passer les fêtes à les gaver comme des oies alors qu’ils s’apprêtent à nous tondre comme des moutons ?" C'est le slogan choisi par la CGT Carrefour pour lancer son mouvement de grève national, du 22 au 24 décembre.Le syndicat craint des suppressions d'emplois massives à travers la France, anticipant jusqu'à 5 000 licenciements. Point de tension supplémentaire : le nouveau PDG de l'entreprise, Alexandre Bompard, a décidé de repousser au 23 janvier la présentation du nouveau plan stratégique du groupe.
"On devait nous annoncer le plan de restructuration avant la fin d'année, le 23 novembre précisément, explique Philippe Allard, représentant de la CGT pour le groupe Carrefour, en poste au magasin de Nice Gorbella. Alexandre Bompard a repoussé la date au 23 janvier, par crainte d'un mouvement social. Il est responsable de l'inquiétude et de la colère des salariés pendant ces fêtes"
Un groupe "qui fait du bénéfice"
Le syndicaliste estime par ailleurs que le plan de restructuration du groupe est un "plan social déguisé". "Carrefour est un groupe pérenne, contrairement à ce qu'affirme la direction, qui fait du bénéfice." affirme-t-il.Un document, publié par le groupe Carrefour en janvier 2017, lui donne raison : le groupe y pointe un chiffre d'affaires de 85 milliards d'euros en 2016 et une "cinquième année de croissance consécutive des ventes".
La grève dans la région
Dans la région, deux magasins Carrefour sont concernés par le mouvement de grève : celui du Port de Bouc, à Marseille, et celui de Nice Gorbella. A Marseille, l'action s'est déroulée aujourd'hui. Concernant Nice, le magasin sera ralenti demain, principalement entre 9h et 11h.
"Il y a une manifestation, concrètement nous allons tracter devant le magasin, détaille Philippe Allard. Certains salariés, qui ne peuvent pas se permettre de perdre de l'argent, vont simplement débrayer pendant une heure ou deux. D'autres sont en grève."
Un message aux clients gênés par cette grève en cette période de Noël ? "Carrefour est en train de devenir un groupe financier, et plus un groupe commercial. Nous, on veut s'occuper de nos clients, c'est aussi pour eux que l'on fait ça, pour pouvoir leur offrir un meilleur service. On espère les sensibiliser..." conclut le responsable CGT.
Réaction du groupe Carrefour
Contactée par la rédaction de France 3 Côte d'Azur, le groupe Carrefour n'a pas souhaité commenter les événements, estimant qu'il n'y avait pas lieu de le faire, en l'absence d'annonce concrètes sur le plan de restructuration.Le groupe assure cependant que les magasins touchés par les mouvements de grève seront en mesure d'accueillir les clients.