Le Premier ministre va saisir l'Inspection générale de la Justice après l'expulsion la semaine dernière de Maître Paul Sollacaro, avocat au barreau de Nice, par le président du tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. Un geste qui avait suscité un vaste émoi dans la profession.
Les avocats niçois sont en colère, ils l'ont fait savoir le 12 mars dernier en manifestant devant le palais de justice de la ville. La veille, sur une demande du président, un confrère, Paul Sollacaro, a été évacué par la police au tribunal d’Aix-en-Provence suite à un incident d'audience.
On apprend ce mardi 16 mars, que Jean Castex va saisir l'Inspection générale de la Justice :
Les conclusions (de l'inspection) devront être remises dans une quinzaine de jours au plus tard",
a expliqué Gabriel Attal lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Elles devront permettre de "comprendre l'enchaînement des événements (et de) disposer des informations les plus exactes et les plus complètes possibles".
Si nous ne pouvons pas nous prononcer sur les décisions juridictionnelles rendues par le tribunal, on ne peut que regretter profondément l'existence de tensions qui tranchent avec la sérénité dont la justice a besoin comme avec la nécessaire collaboration des magistrats et des avocats à l'oeuvre de justice".
Me Paul Sollacaro, fils du bâtonnier d'Ajaccio Antoine Sollacaro, assassiné en 2012 en Corse, a priori par des membres de la bande criminelle du +Petit Bar+ dont le renvoi devant les assises a été récemment requis, avait été expulsé jeudi lors du procès de 11 prévenus dans un dossier de trafic de drogue.
Son client ayant été testé positif au Covid-19, l'avocat inscrit au barreau de Nice avait demandé la disjonction de son cas. Une requête aussitôt rejetée par le président du tribunal correctionnel Marc Rivet qui s'est également opposé à ce que le prévenu se présente devant le tribunal.
Après de vifs échanges entre l'avocat et le magistrat, le président avait demandé l'intervention de la police pour faire sortir Me Sollacaro. Par solidarité, tous
les autres avocats présents avaient également déserté la salle.
Gabriel Attal s'exprimait à l'Assemblée en lieu et place de son collègue Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, qui fut autrefois "l'avocat de l'un des protagonistes de
cette affaire", a précisé le porte-parole. "Il ne peut donc pas répondre à la question et croyez bien qu'il le regrette", a-t-il ajouté.
Avec AFP