Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : des actions en PACA pour lutter contre cette précarité

1,7 millions de Françaises ont des difficultés pour acheter des protections intimes. Pour lutter contre cette précarité, pouvoirs publics et associations se mobilisent. Des serviettes et des tampons sont distribués dans les lycées et les facultés en PACA.

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La précarité menstruelle est la difficulté ou le manque d'accès des personnes réglées aux protections hygiéniques par pauvreté. e vendredi 28 mai, c’est la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Lancée en 2014, son objectif est de briser les tabous et à sensibiliser à l'importance d'une bonne hygiène menstruelle.

Le 8 mars dernier, pour la journée consacrée aux droits des femmes, le Crous de Nice-Toulon, l’association étudiante FACE 06 et la FEDET avaient lancé sur le Campus de Carlone, à Nice, une nouvelle initiative visant à lutter contre la précarité menstruelle.

A cause des mesures sanitaires, seulement une trentaine d'étudiant.es étaient présents pour cette campagne de lancement. 

 L'objectif c'est d'aider les étudiantes en difficulté économique à pouvoir bénéficier de protections périodiques et de sensibiliser les jeunes pour lever les tabous autour des règles. 

Florella Maquaire, responsable communication du Crous Nice-Toulon

Selon les organisateurs, l'initiative a été accueillie avec engouement. "Même les étudiants étaient réceptifs. Certains nous ont confiés être contents et fiers de ce genre d'initiative sur leur campus, même s'ils ne sont pas les utilisateurs concernés", témoigne Florella Maquaire, chargée de communication au Crous de Nice-Toulon.

Ce projet s'étendra sur l’ensemble de l'Académie et les différentes universités. En tout, 14 distributeurs seront installés pour permettre aux étudiantes de bénéficier de protections périodiques gratuites, elles seront 100 000 à être concernées. 

Pour moi, c'est vraiment une belle initiative économique pour les étudiantes. En plus, les produits ont été choisit avec soin, c'est respectueux pour nous et pour la planète

Chloé, étudiante en L1 de Droit.

Plusieurs options seront ainsi proposées, il y aura des kits d'hygiène mensuel à retrouver auprès d'associations et des protections à l'unité, présentes dans les distributeurs, sur les campus, en cas d'imprévu. 

La région PACA se mobilise également :

  • en partenariat avec les plannings familiaux de la région, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des familles, les associations et par le biais des distributions alimentaires :10 000 kits ont été distribués depuis le début de l’année !
  • les 400 000 jeunes femmes de moins de 30 ans de la région, auront désormais un remboursement des protections hygiéniques de tous types en pharmacie grâce à leur Pass Santé.
  • les étudiantes dans les domaines du sanitaire et du social, auront accès dès septembre, à des distributeurs de protections hygiéniques dans les 80 instituts de formation du territoire.
  • les 80 000 lycéennes de la région auront d'ici 2022 des distributeurs de protections périodiques. Au lycée Ismaël Dauphin, à Cavaillon, le premier a été installé dès aujourd'hui. 

900 protections périodiques récoltées par une association étudiante 

Cinq étudiantes en première année d'école de commerce, se sont lancé le défi de lutter contre la précarité menstruelle. "C'est un phénomène qui touche toutes les filles, on n'a pas choisi d'avoir nos règles" rappelle Charlène Jehannet, la présidente de l'association My blood. 

Pour marquer le coup, cette association étudiante distribuera les 900 protections périodiques récoltées depuis septembre, au secours populaire. Une cagnotte est également en ligne sur leurs sites pour récolter des fonds. 

En moyenne, une femme déboursera 5.000 euros au cours de sa vie pour s'acheter des serviettes et des tampons pour ses règles. 

Certaines personnes critiquent cette cause, moi je rétorque qu'il faut bien commencer par un combat. C'est contre productif de décrédibiliser mon engagement afin de mettre en avant un autre problème dans la société. 

Charlène Jehannet, présidente de l'association My blood

"1 étudiante sur 3 est victime de précarité menstruelle"

Ces initiatives s'inscrivent dans un mouvement national. Alors que la santé mentale des étudiants est particulièrement menacée avec la crise sanitaire, la FAGE, l’Association fédérative des étudiants de Poitiers et l’Association nationale des étudiants sages-femmes, ont alerté, à travers une enquête publiée en février, sur la précarité menstruelle étudiante en France.

Selon les résultats de cette étude, menée auprès de 6 518 étudiants, « 33 % des répondant.e.s estiment avoir besoin d’une aide financière pour financer leurs protections périodiques ».

Après l'annonce de ces chiffres, la Ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé, mardi 23 février : "les protections hygiéniques seront gratuites à la rentrée 2021 pour toutes les étudiantes dans les résidences universitaires des Crous et les services de santé universitaires"

"1 étudiante sur 3 est victime de précarité menstruelle",  avait alors rappelé la ministre au micro de RTL. 

Déjà en 2020, l’alerte avait été donnée à travers un chiffre édifiant : 1,7 million de femmes seraient victimes de précarité menstruelle en France, selon l’association Règles élémentaires.

La gratuité des protections hygiéniques a déjà été expérimenté par le gouvernement, dans plusieurs lieux collectifs, à hauteur de 1 million d’euros. 

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