Depuis le 29 février et jusqu'au 14 mars, une collecte de produits d'hygiène féminine est organisée par le planning familial et le centre LGBT 06. Objectif : récolter un maximum de tampons, serviettes et cups afin de lutter contre la précarité menstruelle, qui touche 1,7 million de femmes en France.
Tapisser sa culotte de vieux torchons, de coton ou ne pas avoir de protection. C'est le quotidien de milliers de femmes durant leur règles.
Etudiantes, sans-abris, hommes trans précaires... elles sont 1,7 million aujourd'hui en France a être touchées par la précarité menstruelle, autrement dit, par des difficultés d'accès à une quantité suffisante de protections périodiques.
Des protections périodiques distribuées au Secours Populaire
A l'occasion de la journée du droit des femmes du 8 mars, le planning familial des Alpes-Maritimes ainsi que l'association Centre LGBT 06 (lesbien, gay, bi et transgenre), ont lancé une grande collecte de produits d'hygiène féminine. Du 29 février au 14 mars, le @clgbtcotedazur et le @leplanning lancent à #Nice06 une collecte de produits d'hygiène féminine. Aidons les femmes et hommes #trans précaires à sauvegarder leur santé et leur dignité ! ?♀️
— Erwann LE HÔ (@erwannleho) February 27, 2020
➡️ Infos ➡️ https://t.co/JXazbvLp03#8mars #DroitsDesFemmes pic.twitter.com/dRXsn3KQi7
Du 29 février et jusqu'au 14 mars à Nice, chacun est invité à déposer des serviettes, des tampons, des cups ou des lingettes dans deux points de collecte. Les dons seront ensuite reversés au Secours Populaire des Alpes-Maritimes et à l'association Habitat et Citoyenneté - qui prend en charge des personnes migrantes et sans-abri - afin de les redistribuer.
Des produits taxés comme des articles de luxe jusqu'en 2016
Une façon de sensibiliser à la précarité menstruelle, mais également d'interpeller les pouvoirs publics. "Au-delà de l'action caritative, nous souhaitons demander à l'Etat de faire quelque chose pour rendre les protections périodiques gratuites, à l'image de l'Ecosse [premier et seul pays à avoir adopté la gratuité des protections, ndlr], précise Erwann Le Hô, président du centre LGBT Côte d'Azur.C'est une décision politique de donner les moyens aux plus pauvres de prendre soin de leur corps et de leur santé. Il y des inégalités sociales très fortes sur ce sujet.
Taxées à 20% - comme les produits de luxe - jusqu'en 2016, les protections hygiéniques font l'objet d'un rapport global sur les menstruations publié à la mi-février. Parmi les recommandations évoquées, leur gratuité figure en bonne place.
Celle-ci fera d'ailleurs l'objet d'une expérimentation dans plusieurs lieux publics, doté d'un budget d'un million d'euros, a annoncé la secrétaire d'Etat à l'égalité homme-femme, Marlène Schiappa, le 13 février.
Rapport d'information sur les menstruations by Rédaction Web on Scribd
"Avoir le sang qui coule sur son pantalon"
Avec en moyenne 39 ans de règles, une femme dépenserait au bas mot 3800 euros de protections hygièniques dans sa vie, selon une enquête du Monde.Pour les plus précaires, ce budget représente une part importante de leurs dépenses totales : jusqu'à 5% du pouvoir d'achat "arbitrable" (i.e. la somme d'argent restant après déduction des charges fixes incompressibles et des dépenses alimentaires).
Faute d'avoir accès à des produits corrects, certaines utilisent des systèmes D, ou s'en passe, au risque de mettre en danger leur santé.
"Certaines femmes ne mettent rien du tout, ou des vieux torchons, assure Erwann Le Hô. En termes de dignité, ça veut dire avoir le sang qui coule sur son pantalon. En terme de santé, c'est s'exposer à développer des maladies." Cela peut en effet provoquer douleurs, infections, ou même chocs toxiques.
En 2019, pour la première édition de la collecte, 3000 unités de protections hygièniques ont été récoltées par le planning familial des Alpes-Maritimes et le centre LGBT Côte d'Azur.
Les points de dépôt :
• Au Centre LGBT Côte d’Azur, 123 rue de Roquebillière à Nice, les lundi de 10 heures à 15 heures et de 17 heures à 20 heures, les mardi, mercredi, jeudi vendredi de 10 heures à 15 heures, et les samedi de 16 heures à 20 heures.• Au Planning Familial, 25 rue d’Italie, à Nice, les lundis de 15 à 18h, mercredis de 14 à 17h et les 1er et 3e vendredis du mois de 14h30 à 17h30. Ou sur rendez-vous pris au 04 92 09 17 26.