Après de nouveaux témoignages qui accusent l'Abbé-Pierre d'agressions sexuelles et de viols, plusieurs communs décident de débaptiser des rues ou squares à son nom. Avignon et Arles sont en train de prendre la décision.
Avignon, Arles ou alors Manosque, ces trois communes ont un point commun : une rue, avenue ou un square au nom de l'Abbé-Pierre. Deux d'entre elles ont décidé de débaptiser ces lieux où se préparent à le faire. En cause, les accusations d'agressions sexuelles et de viols à l'encontre du fondateur d'Emmaüs, alors que 17 nouvelles victimes se sont déclarées.
Longtemps placé en figure d'exemple, notamment pour ses actions contre le mal-logement, l'homme d'Église montre un visage de délinquant sexuel, à travers plus d'une vingtaine de faits dénoncés.
"Nous réfléchissons à une manière de faire participer les habitants dans le choix du nouveau nom" assure-t-on du côté d'Avignon, ville socialiste. Le square consacré à l'Abbé-Pierre, qui ne portait pas de plaque, sera relié à une nouvelle personne célèbre. Reste à choisir.
24 femmes dénoncent des faits d'agressions ou de viols
Arles, dans les Bouches-du-Rhône, commune dirigée par Patrick de Carolis, proche d'Edouard Philippe (Horizons) s'apprête aussi à faire disparaître l'hommage à celui mis en cause par 24 femmes au total, pour des faits qui s'étalent de la fin des années 1970 à 2005. L'avenue Abbé-Pierre devrait ainsi changer de nom, apprend France 3 Provence-Alpes de source sûre. La discussion au sein de la mairie est en cours.
Contactée, la ville de Manosque ne s'est pas encore prononcée.
En France, 149 voies publiques portent le nom de l'Abbé, selon un décompte de l’AFP à partir de la base nationale des adresses. D'autres villes ont déjà annoncé leur intention d'effacer le nom de l'homme décédé en 2007. À Esteville, en Normandie, le lieu de mémoire dédié à l'Abbé-Pierre ferme et l'école à son nom sera, elle aussi, rebaptisée.
150 lieux au nom de l'Abbé en France
L'hébergement d'urgence situé à Besançon s'appellera lui aussi autrement. Il peut accueillir jusqu'à 30 personnes. Des femmes et hommes seuls ou couples sans enfants. "La municipalité de Besançon est très impliquée depuis de nombreuses années dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, c'est pourquoi il nous est impossible de passer outre ces nombreuses accusations dénoncées par l'association Emmaüs elle-même", précisaient les élus dans une déclaration publiée ce mardi 10 septembre 2024 dans la soirée, relayée par France 3 Bourgogne-Franche-Comté. C'est aussi le cas à Nancy, Lyon ou encore Pau. Des communes de tous bords politiques qui prennent tour à tour la décision de ne plus séparer l'homme du bon samaritain.