Bafétimbi Gomis parle déjà comme un leader à l'Olympique de Marseille mais n'a pas encore marqué et espère le faire dimanche à Guingamp pour la 2e journée de Ligue 1.
L'enfant du pays, né à La Seyne-sur-Mer dans le Var, venu se relancer après deux saisons pas convaincantes à Swansea au Pays de Galles, 71 matches, 17 buts, mais aussi par amour de l'OM, a mis sa griffe sur les trois seules occasions de son équipe lors du premier match contre Toulouse, 0-0, dont deux frappes. Supporteur depuis l'enfance, il sait que le Vélodrome a faim de victoires. Après la guerre perpétuelle contre l'ex-président Vincent Labrune, les fans de l'OM ont calmé le jeu: ils ont encouragé les Olympiens tout le match, ne sifflant qu'à la fin de chaque mi-temps, face à la minceur du programme offert.
Franck Passi, qui a bataillé ferme pour recruter son grand buteur costaud, le défend et argumente :
C'est l'histoire d'un ou deux match de plus pour qu'il arrive au top de sa forme, après il va marquer des buts à l'OM, les joueurs comme Bafé ont marqué partout où ils sont passés. Il monte en régime, il n'avait pas joué depuis avril, il a connu une préparation tronquée, il n'est arrivé que le 30 juillet
A défaut de marquer, Bafétimbi Gomis a déjà pris une place importante dans le vestiaire, élu vice-capitaine par le groupe peu après son arrivée. Il a endossé ce rôle "naturellement, assure Franck Passi. Il a été un leader dans tous les clubs ou il est passé, quand on a voulu le recruter c'est aussi pour ses qualités de leader, pas seulement de buteur".
Après le match frustrant contre Toulouse, Bafétimbi Gomis s'est livré à un débriefing de patron devant la presse. Il a noté que "des joueurs commençaient à se mettre au niveau de l'investissement qu'il faut pour jouer à l'OM", et a repris gentiment l'ailier Saïf-Eddine Khaoui, le joueur qui a eu le mérite de lui adresser ses passes sur ses deux occasions mais doit apprendre à faire mieux. "Il nous a manqué cette justesse technique dans la dernière passe, a noté Gomis. En connaisseur, il a évoqué "les antécédents au Vélodrome", où l'OM n'a gagné que trois matches de L1 la saison dernière. "Il y avait une certaine crispation à l'idée de jouer ici", a admis Gomis.
Au Roudourou, à Guingamp, l'OM n'aura pas cette pression là. Mais il faudrait commencer à marquer, "J'y crois, lance Gomis, il y a tout pour bien travailler dans ce grand club". D'un naturel "optimiste" il cite même l'exemple du dernier champion d'Angleterre, Leicester, qu'il a croisé, "de loin la meilleure équipe collectivement". Pour lui, "très peu d'équipes sont plus fortes que l'Olympique de Marseille dans ce championnat".