La Commission européenne a proposé de mettre sur pied un fonds d'urgence pour l'Afrique d'1,8 milliard d'euros, que les Etats de l'UE sont appelés à abonder, pour distribuer en priorité l'argent du développement à des pays de transit et d'origine de migrants, notamment économiques.
Le président de la Commission Européenne ,Jean-Claude Juncker, a notamment déclaré, lors de son premier discours sur l'état de l'UE devant le Parlement européen à Strasbourg.
La Commission propose aujourd'hui de mettre en place un fonds d'affectation spéciale d'urgence, doté initialement de 1,8 milliard d'euros provenant des moyens financiers de l'Union, afin de résoudre les crises qui frappent les régions du Sahel et du lac Tchad, la Corne de l'Afrique et l'Afrique du Nord, "Nous voulons aider à ramener durablement la stabilité, par exemple en créant des possibilités d'emploi dans les communautés locales, et ainsi résoudre les causes profondes de l'instabilité, des déplacements forcés et de la migration clandestine
A ce stade, seule l'Espagne a confirmé sa participation. Jean-Claude Junker a rajouté :
J'appelle aujourd'hui à lancer une offensive diplomatique européenne en réponse aux crises syrienne et libyenne", où la guerre et le chaos nourrissent les flux d'immigrés et de réfugiés arrivant en Europe
Les objectifs de cette initiative
La création de cette nouvelle structure vise à ce que "les fonds puissent être affectés plus rapidement et sans paperasserie excessive", selon une note de la Commission.Il pourra financer des projets en Gambie et Mauritanie, au Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Mali, Niger, Nigeria et Sénégal, ainsi qu'à Djibouti, en Erythrée, Ethiopie, Tanzanie, Ouganda, au Kenya, Soudan et au Soudan du Sud. Enfin, cinq pays autour de la Méditerranée, la Libye, le Maroc, l'Egypte, la Tunisie et l'Algérie, pourront en bénéficier.
Le fonds puisera surtout dans le 11ème Fonds européen de développement (FED), qui prévoit quelque 30 milliards d'euros d'aide au développement pour les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) entre 2014 et 2020. Un milliard d'euros devrait ainsi provenir de la réserve du FED et 315 millions de programmes indicatifs régionaux. Pourront en bénéficier des "programmes économiques porteurs d'emplois", des projets en faveur de la sécurité alimentaire, de la santé, de l'environnement, mais aussi des projets "visant à améliorer la gestion de la migration, notamment à limiter et à prévenir la migration irrégulière, et à lutter contre la traite des êtres humains, le trafic de migrants et d'autres crimes connexes", selon la Commission.