Au cours de sa scolarité, plus d'un élève sur dix subit des brimades de la part d'autres élèves. Le harcèlement scolaire revêt des formes très variées, certaines sont en nette augmentation, notamment au collège.
Ça commence souvent par une moquerie dans la cour de récré et ça peut conduit à une phobie scolaire ou plus tragiquement à une tentative de suicide.
Les nombreux témoignages que nous avons reçus sont édifiants et mettent en lumière l’ampleur du harcèlement scolaire.
En France, 800.000 à 1.000.000 millions d’enfants en seraient victimes, chaque année, selon un rapport récent du Sénat. Les risques de harcèlement sont les plus forts en fin de primaire et au collège.
Exercé de façon répétée à l’intérieur des établissements comme à l’extérieur, via les réseaux sociaux, le harcèlement scolaire peut prendre diverses formes. Il peut être verbal, psychologique ou physique, il peut être le fait d’un seul harceleur ou d’un groupe d’élèves.
Voici les différentes formes de harcèlement scolaire que vous pouvez observer.
- Les intimidations, moqueries, insultes, humiliations, bousculades, mise à l'écart, menaces
Le physique est un motif fréquent de harcèlement chez les enfants. Le poids, la taille, la couleur de peau, des cheveux atypiques... sont autant de prétextes au rejet et à l'exclusion.
Un garçon pourra être pris en grippe parce que jugé trop efféminé ou une fille parce que trop garçon manqué. De la même manière, un bon élève sera visé dans une classe d’élèves turbulents ou à l'inverse un élève en difficulté dans une classe de bon niveau.
- Le handicap
Les enfants qui souffrent de trouble moteur ou mental sont particulièrement vulnérables, comme les autistes.
Moqués, intimidés, insultés ou brutalisés à cause de leur différence, ils se font plus souvent et plus longtemps harcelés que les autres élèves tout au long de leur scolarité.
Selon une enquête de 2019 rapportée par la Caisse des Affaires Familiales, 35 % des élèves handicapés sont harcelés.
- La propagation de rumeurs
"C'est une meuf facile", "la nouvelle, tout le monde dit que c'est une chaudasse", "on m'a dit qu'elle a montré ses seins à tout le monde", "c'est une tepu, quand tu la regardes, ça voit "... le ou les harceleurs colportent les pires informations sur l'élève pris pour cible en rapport avec un comportement amoureux ou sexuel, manière de s'habiller ou une apparence physique.
Le ministère de l'Éducation nationale a posté une vidéo qui dénonce ces pratiques ravageuses pour la victime.
Le 3020, numéro gratuit "Non au harcèlement" est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h (sauf les jours fériés).
- Le cyberharcèlement
Facilité par l'explosion des smartphones, le cyberharcèlement est en nette augmentation, selon les chiffres de la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO).
Le nombre de victimes de vidéos, photos et rumeurs humiliantes est passé de 4,1 % en 2015 à 9 % en 2018 (9,9 % des filles et 8,1 % des garçons).
Un quart des collégiens déclare avoir connu au moins une atteinte via les nouvelles technologies, et 14 % des lycéens disent avoir fait l’objet d’une attaque sur internet.
Le cyberharcèlement se pratique sur les messageries, les réseaux sociaux, les forums, les chats, les jeux en ligne, ou les emails.
Comme dans le harcèlement "classique", il peut s'agir de diffuser des rumeurs humiliantes. Mais le cyberharceleur peut aussi pirater les comptes de sa victime ou usurper son identité digitale pour divulguer en ligne des données privées.
Il peut créer un sujet de discussion, un groupe ou une page sur un réseau social à l’encontre d’un camarade de classe, ou publier une photo ou vidéo de la victime en mauvaise posture.
Contraction de "sex" et "texting", le sexting consiste à publier une photo plus ou moins dénudée sur les réseaux sociaux, sans le consentement de la personne concernée. Ce type de harcèlement sévit principalement au collège, où il apparaît dès la 6e. Il touche le plus souvent les filles, mais aussi les jeunes homosexuels.
Le 3018, numéro gratuit, confidentiel et anonyme, est accessible aux jeunes victimes de violences numériques, 6 jours sur 7 de 9 heures à 20 heures par téléphone, sur 3018.fr par Tchat en direct, via Messenger et WhatsApp.
Pour lutter contre ce fléau, la mission d’information du Sénat sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement a préconisé d'en faire la grande cause nationale de la rentrée 2022/2023.