Ce jeudi 18 novembre est la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école qui touche 700.000 élèves. Il y a huit mois, la maman de Lucas avait donné l'alarme. Son fils de dix ans, en situation de handicap, était victime des coups de ses camarades.
En mars dernier, nous avions rencontré Lucas. Un garçon de dix ans en situation de handicap, qui subissait le harcèlement de camarades de classe depuis deux ans.
Un jour, il est même revenu de l'école avec les dents cassées.
Handicapé par une maladie génétique, Lucas a des difficultés pour s'exprimer. Mais il a fini par raconter à sa mère comment trois camarades les lui avaient cassées contre un robinet.
Sa maman Cécile avait alors décidé de médiatiser le drame vécu au quotidien par son enfant, dans l'espoir de le faire cesser.
Une association de motards qui lutte contre le harcèlement scolaire était venu chercher le petit garçon devant son école à Fuveau. Où il était dans une classe adaptée à son handicap.
Les coups ont pourtant continué, même si Lucas n'en parlait pas. "On a recommencé à voir des hématomes et puis il a changé d'attitude, se rappelle sa mère avec émotion. Il faisait des crises, ne dormait plus".
Cécile n'a pas trouvé de réponse satisfaisante auprès du corps enseignant. "Il n'y a pas eu un mot d'excuse", leur reproche-t-elle.
Alors, à la fin de l'année scolaire, la décision a été prise. Lucas devait changer d'établissement scolaire, même si pour cela il fallait changer de département.
Depuis septembre, c'est dans le Var qu'il va à l'école en taxi, mais c'est avec le sourire que Lucas rentre des cours. "Je ne me fais plus embêter à l'école et la maîtresse est cool", raconte le petit garçon.
Brièvement, il parle des "méchants enfants" qu'il a laissés derrière lui. Mais c'est avec joie qu'il parle de ses nouveaux copains.
Son quotidien s'est apaisé lui permettant de faire des progrès en cours de français.
Pour sa maman, c'est une renaissance qu'il a trouvée dans cette école et auprès d'une maîtresse bienveillante et à l'écoute.
"Je suis sereine, je peux maintenant aller travailler sans avoir mal à l'estomac toute la journée", avoue-t-elle, la gorge serrée par l'émotion.
Le cas de Lucas est loin d'être isolé. En France, selon la dernière étude réalisée par l’Observatoire de la santé en 2020, le harcèlement scolaire touche 12 % des élèves au primaire, 10 % au collège, 4 % au lycée.
Au total, 700.000 élèves subissent le harcèlement de leurs camarades de classe chaque année.