"Safer Internet Day" : à Nice, des étudiants veulent sensibiliser les jeunes à la question du cyberharcèlement

Le harcèlement en ligne touche un jeune sur 10 en France, selon les chiffres de l'association e-Enfance. À l'occasion du "Safer Internet Day" ("Journée pour un Internet plus sûr") le 9 février, une association d'étudiants niçoise veut alerter sur ce fléau qui peut s'avérer très destructeur.

Créé au milieu des années 2000 et organisé le 9 février, le "Safer Internet Day" ("Journée pour un Internet plus sûr") s'inscrit dans un programme européen de prévention et d'éducation aux bons usages d'Internet : il a notamment pour objectif de sensibiliser aux dangers de la toile. 

Ces derniers sont en effet très nombreux : haine en ligne, propos racistes, contact virtuel avec des inconnus, détournement de photos mais aussi cyberharcèlement. Selon une récente étude de l'association e-Enfance, qui travaille notamment aux côtés du ministère de l'Education nationale, un adolescent sur 10 déclare avoir déjà été victime de harcèlement en ligne.

La crise sanitaire et le premier confinement n'ont pas arrangé les choses : toujours selon la même enquête, les cas de cyberharcèlement ont augmenté de 26 % en 2020 par rapport à 2019. Les auteurs de ces actes malveillants indiquent qu'ils agissent ainsi principalement "pour rigoler" ou "pour faire comme les autres". Du côté des victimes, les raisons avancées sont la "jalousie", le "physique" ou encore la "vengeance".

Au total, 246 millions d'enfants et d'adolescents seraient touchés par le harcèlement en ligne dans le monde, selon les chiffres de l'UNESCO en 2019.

À Nice, six étudiants s'engagent contre la violence en ligne

Ces statistiques alarmantes n'ont pas laissé insensibles Candice, Clara, Emmy, Paul, Vince et Anaïs. Ces six étudiants en première année à l'EDHEC Business School de Nice ont décidé de créer l'association ST#AR en septembre dernier, dans le cadre d'un cours. 

"On devait monter un projet associatif et on pouvait choisir le thème que l'on voulait. Et comme on est jeunes et qu'on est sur les réseaux sociaux, ce sujet nous a paru évident", explique Anaïs, vice-trésorière de l'association.

L'étudiante consulte quotidiennement ces plateformes numériques : elle n'a personnellement jamais été victime de cyberharcèlement, mais a connu des moqueries sur son physique lorsqu'elle était en 6ème. "Peu importe la forme que prend le harcèlement, il peut être très destructreur", souligne-t-elle.

Qu'appelle-t-on concrètement "cyberharcèlement" ?

Sur son site internet, le ministère de l'Éducation nationale décrit la notion comme "un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule." Ces actes peuvent prendre la forme d'insultes, de menaces, de rumeurs ou encore de piratages. 

Le harcèlement en ligne concerne principalement les jeunes car ce sont eux qui sont sur les réseaux sociaux. Les conséquences peuvent être terribles. Sur le court terme, une victime peut décrocher à l'école et s'isoler. Sur le plus long terme, elle peut souffrir de troubles dépressifs, avoir des comportements violents voire même des pulsions suicidaires.

Anaïs, membre de l'association ST#AR.

Comment lutter contre ce fléau ?

Avant d'établir leur plan d'action, les membres de ST#AR se sont rapprochés de Respect Zone, une ONG spécialisée dans la lutte contre le harcèlement et les discriminations. Ensemble, ils ont réfléchi à la meilleure façon de sensibiliser le jeune public à la question de la violence en ligne. 

"Il y a quelques jours, nous avons organisé des interventions dans 7 classes de 6ème au collège Yves Klein à La Colle-sur-Loup. Les élèves étaient très intéressés : à 11 ans, certains avaient même une grande expérience des réseaux sociaux et avaient pu se retrouver confrontés à des problèmes", développe Anaïs. 

Pour éviter les pièges et les dangers, l'association d'étudiants a délivré quelques conseils aux jeunes internautes. 

On leur recommande par exemple de réfléchir à deux fois avant de publier une photo sur un réseau social. Car lorsqu'elle devient publique, l'image ne leur appartient plus et peut être réutilisée à mauvais escient.

Anaïs, membre de l'association ST#AR.

L'objectif des six étudiants est désormais de multiplier les opérations de sensibilisation dans les établissements scolaires et de développer de nouveaux projets. Le 9 février donc, ils lanceront une cagnotte pour récolter des fonds et publieront une vidéo sur Instagram pour parler de leur action. 

"Nous aimerions aussi à terme développer un système de label avec les écoles, pour certifier qu'elles se préoccupent bien des questions relatives au cyberharcèlement", conclut Anaïs. 

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