Lorsque la forêt brûle, lorsqu'on parle de centaines ou milliers de pompiers en intervention, on oublie évidemment l'organisation. D'où viennent ces effectifs ? Comment les réunir avant de les déployer sur le terrain ? Tout ça le plus rapidement possible, évidemment. Une organisation ultra rodée.
Pour parer l'imprévu d'un feu, tout est prévu par les pompiers. Tout ou plutôt le maximum de paramètres.
Jeudi 14 juillet, en fin d'après-midi, les pompiers des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence sont sollicités pour renforcer les unités déjà présentes à Graveson, dans les Bouches-du-Rhône. Une heure plus tard, ils sont sur la route.
En amont, chaque pompier a choisi des dates d'astreinte. Tous ont l'interdiction de partir en vacances entre le premier juillet et le 31 août.
Les départements des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence travaillent ensemble. Les responsables s'engagent à mettre à disposition une colonne de renfort chaque semaine d'été. Soit 60 personnes, 12 camions incendie et 4 voitures de commandement.
"Le centre opérationnel de la zone sud, basé à Marseille, nous contacte pour nous demander si nous sommes prêts à envoyer des renforts", explique le colonel hors classe Patrick Moreau, directeur départemental des Services d'incendie et de secours des Hautes-Alpes. "Au moment où je vous parle, nous avons trente interventions. Nous avons notre propre activité."
Seuls les pompiers volontaires partent. Les pompiers professionnels restent sur "leur" territoire.
Les effectifs arrivés des Alpes jeudi soir ont déjà travaillé une nuit et une journée sur le feu, la relève est organisée. Vingt pompiers "frais" se portent volontaires pour relever leurs collègues. La première colonne rentrera en minibus.
"Notre soutien est toujours attendu par nos collègues," souligne le colonel Moreau "Nous sommes spécialisés dans les attaques au sol. Nous allons dans des zones très difficiles d'accès en tirant une grande longueur de tuyaux."
"Les colonnes ne partent pas si nous en avons besoin sur nos départements. Chaque jour, les risques sont analysés", précise le colonel hors classe Patrick Moreau.
Parfois, les demandes d'aide concernent un positionnement préventif, lorsque les risques sont très élevés. Par opposition au détachement curatif, lorsque le feu est établi.