Il était un roi dans le sud, le sera-t-il dans le nord ? Moins de deux ans après son départ fracassant de l'OM, l'iconique entraîneur argentin Marcelo Bielsa va faire son retour en Ligue 1 cet été, mais à l'autre bout de la France, à Lille.
Officialisée dimanche, l'arrivée d'"El Loco" (Le fou) est un gros coup pour la nouvelle équipe dirigeante du Losc, racheté il y a quelques semaines par l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez.
"Le club lillois et l'entraîneur argentin ont paraphé un accord portant sur une collaboration de deux ans et qui prendra effet le 1er juillet", a écrit le Losc dans un communiqué.
"C'était quelque chose dont j'avais envie dès le départ", s'est félicité Gérard Lopez.
Lopez avait un temps été sur les rangs pour le rachat de l'OM, mais c'est finalement Lille qu'il a repris avant d'y attirer Bielsa, hissé au rang d'idole par le Vélodrome en l'espace d'une saison (2014-15).C'est un entraîneur qui a sa place dans n'importe quel club au monde, donc, qu'il ait choisi le Losc permet au projet de changer de dimension,
L'hypothèse de l'arrivée de l'Argentin sur le banc lillois, inimiginable pour certains observateurs au départ, était devenue de plus en plus crédible ces derniers jours.
Mardi, Franck Passi, l'ancien adjoint de Bielsa à Marseille, a été nommé entraîneur pour la saison en cours, une manière de préparer le terrain à l'Argentin. Lequel a assisté vendredi et samedi à des matches de l'équipe des moins de 19 ans et de la réserve évoluant en CFA.
Respecté voire adulé
L'officialisation est survenue au lendemain d'une victoire à Caen (1-0) qui place le Losc à la 14e place du Championnat.Malgré un palmarès maigre, Bielsa est un tacticien respecté par ses pairs pour son jeu flamboyant et adulé par les supporters partout où il est passé, des Newell Old Boy's (1990-92) où le stade de Rosario porte son nom, à l'OM, en passant par à l'Athletic Bilbao (2011-13).
C'est donc une prise de choix non seulement pour Lille mais aussi pour la L1, décidée à devenir un championnat de plus en plus compétitif face à ses voisins européens.
s'enthousiasme Julien Delnatte, abonné et supporter des "Dogues".J'hésitais à reprendre mon abonnement pour la saison prochaine, mais là c'est décidé, je vais le faire et j'espère prendre du plaisir à voir jouer le Losc
"Peut-être quelques grands noms, un jeu plus séduisant, c'est ce qu'on attend depuis longtemps !", ajoute-t-il, tout en se disant "pas fan de sa personnalité, de sa façon de communiquer à demi-mots sans lever la tête".
"Je m'en fous"
"Il est connu pour aimer la formation et il va faire progresser les jeunes, qui seront formés aussi par les cadres", espère de son côté l'ancien président des Dogues Devils Nicolas Gallois. "Je ne m'enflamme pas non plus car son départ a laissé des traces à Marseille. Il ne faudrait pas qu'il fasse la même chose à Lille..."De fait, les volte-face et les ruptures passées de l'imprévisible et pointilleux Argentin incitent à la prudence. Il avait ainsi donné son accord aux dirigeants de la Lazio Rome en juillet 2016 avant de démissionner deux jours plus tard.
De quoi redouter un revirement de dernière minute ? "Du tout!", assure Lopez,
Je connais Marcelo depuis un moment et s'il a claqué des portes ou qu'il n'est pas allé à des endroits,
c'est qu'il avait des raison
Pas sûr que les supporters de l'OM soient du même avis. Bielsa les avait stupéfaits en démissionnant en août 2015 après le premier match de la saison, pour des désaccords avec les dirigeants d'alors.
Comment les fans marseillais vivent-ils l'arrivée dans un autre club français de celui qui était une icône au Vélodrome? "Je m'en fous", tranche Lionel Tonini, leader du groupe des Yankees.
Rachid Zeroual (South Winners), lui, reconnaît que "c'est la règle du foot". "Il a une carrière à faire, c'est la loi du marché", juge-t-il avant de glisser: "C'est pas comme s'il avait signé à Lyon ou au PSG."