Loi travail : le bras de fer des syndicats

Contre la loi travail, les syndicats ne baissent pas les bras. Après les raffineries, et les terminaux pétroliers, la grève se poursuit cette semaine dans les secteurs portuaires et du rail. La CGT est particulièrement remontée après l'intervention musclée de la police sur le site pétrolier de Fos.

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En dehors des raffineries et dépôts de carburants bloqués, la semaine sera marquée par une nouvelle grève de deux jours à la SNCF et une huitième journée nationale d'action jeudi contre le projet de loi travail, avec, promet la CGT, des arrêts d'activité dans "la plupart des ports".

Rail perturbé 

La SNCF prévoit mercredi et jeudi un trafic "perturbé" mais "moins que la semaine dernière", avec 3 TGV sur 4, 4 RER sur 5 en circulation en région parisienne et en province, 2 TER sur 3 et 6 Intercités sur 10.
Il s'agira du cinquième épisode de grève lancé par la CGT-cheminots et SUD-rail depuis début mars.
Inscrit dans la contestation du projet de loi travail, le mouvement vise d'abord à défendre les conditions de travail des cheminots pour peser sur les négociations en cours avec l'entreprise et la branche, entrées dans leur dernière ligne droite.
Une intersyndicale est prévue mardi pour décider d'un éventuel durcissement de la grève. La CGT appelait jusqu'à présent à débrayer chaque mercredi et jeudi.
L'appel de SUD-rail est lui déjà reconductible tous les jours.

Une huitième journée nationale jeudi 

Les opposants au projet de loi battront encore le pavé jeudi à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL.
Une neuvième journée de grèves et manifestation est déjà programmée le 14 juin, avec ce jour-là, un rassemblement unique à Paris.
Alors que le mouvement semblait s'essouffler depuis le 31 mars (entre 390.000 et 1,2 million de manifestants, selon les sources), il a repris de l'ampleur le 19 mai, avec entre 128.000 et 400.000 manifestants.
Les manifestations, souvent émaillées de violences, ont toutefois perdu du crédit dans l'opinion, selon un sondage BVA pour iTELE : près de six Français sur dix souhaitent qu'elles cessent.
Le patron de la CGT, Philippe Martinez, a de nouveau appelé mardi "à une généralisation de la grève partout, dans tous les secteurs". "Il y a beaucoup de mouvements de grève", dans "des tas d'entreprise où l'on en parle moins" qu'à la SNCF, assure-t-il.
C'est le cas chez Amazon, par exemple, où les salariés des entrepôts sont appelés à la grève mercredi par la CGT, sur des revendications salariales, mais aussi contre la loi travail.

Nouvelles actions dans les ports 

La fédération CGT des ports et docks, qui avait déjà appelé à la grève pour jeudi, a décidé mardi de prolonger son mouvement de 24h , jusqu'à vendredi, "en réponse à la répression" lors du déblocage des accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer.
Les modalités d'action pour les jours suivants et jusqu'au 14 juin, "et après si besoin", seront définies ultérieurement, précise la fédération.
La CGT avait auparavant appelé ses syndicats portuaires à s'associer aux "initiatives territoriales". Mardi matin, des agents portuaires participaient ainsi au blocage des accès routiers au bassin industriel de Saint-Nazaire.

Routiers 

Le mouvement lancé par la CGT et FO semble à l'arrêt depuis les assurances apportées par le gouvernement sur le calcul des heures supplémentaires pour les routiers. FO, qui avait suspendu vendredi les actions de blocage, décidera en fin de semaine
d'une éventuelle reprise de la grève au moment de l'Euro de football (10 juin -10 juillet).

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