Après une rencontre avec les habitants de la cité de Bassens(15e), Emmanuel Macron s'est rendu dans le commissariat de la division nord de la ville mercredi 1er septembre. Devant les policiers il a fait plusieurs annonces sur la sécurité. Nous avons demandé leur avis aux syndicats de police.
Les renforts de policiers vont arriver plus tôt. Voilà la principale promesse du président de la République pour faire face au trafic de drogue à Marseille. Après un été marqué par la recrudescence des violences, les annonces du chef de l'État étaient très attendues.
Les 300 policiers promis par le ministre de l'Intérieur seront tous là dès 2022 et non plus seulement en 2023 comme initialement prévu.
Combler les effectifs manquants
"C'est une bonne nouvelle, mais il faut aller plus loin", explique Bruno Bartocetti, délégué régional de la SGP FO Zone sud. "Nous avons perdu beaucoup d'effectifs dans les années 2010. Ces 300 policiers pour 2022 vont permettre de combler."
Cependant, pour le policier, il faut une approche plus globale et il demande davantage de moyens pour sécuriser la ville phocéenne. "Il est important que la population nous voit, mais tout ne peut pas reposer sur la présence policière dans les rues. Il faut aussi donner plus de moyens à la police judiciaire pour faire tomber les réseaux."
Rudy Manna, secrétaire départemental Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance Police, demande lui aussi davantage de moyens."On n'a pas eu d'annonces fortes pour régler le fond du problème comme la déscolarisation et le manque de places en prison. Quand on travaille c'est insupportable de voir des gens qu'on a arrêtés ressortir faute de place."
Surveillance vidéo
Devant les policiers, Emmanuel Macron a aussi annoncé le financement de la vidéosurveillance. 500 caméras de vidéo promises, un sujet qui fait débat à Marseille. "C'est une très bonne nouvelle, se réjouit Rudy Manna. Ça nous permet d'élucider presque la moitié des affaires."
"C'est un outil nécessaire pour les enquêteurs, confirme Bruno Bartocetti. Mais les caméras peuvent favoriser la mobilité des trafiquants, qui aujourd'hui se déplacent déjà énormément pour livrer."
Le président a également promis d'investir 150 millions d'euros pour bâtir un nouvel hôtel de police, un sujet "déjà évoqué" selon les syndicalistes, et pour financer des véhicules neufs.