Marseille : la vidéosurveillance à l'origine de la condamnation de deux policiers pour violence contre un automobiliste

Deux policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille ont été condamnés hier, mardi 2 octobre, à quatre et six mois de prison avec sursis pour violence contre un automobiliste. L'interpellation a été enregistrée par une caméra de vidéosurveillance

Si les caméras de vidéosurveillance sont généralement destinées à filmer des flagrants délits d'actes de délinquance. Cette fois-ci, le tribunal s'est appuyé sur les images d'une caméra de vidéosurveillance enregistrées le 5 décembre 2017 vers 3h30, qui montrent les deux fonctionnaires en train de frapper un homme allongé face contre terre et menotté dans le dos.
A la barre, les deux policiers, âgés d'une trentaine d'années, ont reconnu avoir porté des coups, l'un quatre coups de poing, l'autre un coup de pied. Ils ont justifié leurs actes par l'état de grande excitation de l'homme interpellé pour conduite en état d'ébriété, ce qui ne transparaît pas sur les vidéo, indique nos confrères de l'AFP.

Il était très virulent, je lui ai mis un coup de pied pour qu'il arrête de bouger. Pour moi, c'est l'exercice légitime de la force, il fallait qu'il se calme

a expliqué au tribunal, l'un des policiers.
De son côté, l'automobiliste a indiqué avoir été maintenu au sol avec un genou dans le dos pendant vingt minutes.

J'essayais de me relever pour essayer de respirer et ils me disaient :"ferme ta gueule ! Reste là !"

a-t-il précisé à la barre.


Prison avec sursis

Les policiers n'étaient pas dans une situation de danger qui aurait justifié un usage légitime de la violence

a souligné la procureure Brigitte Lanfranchi. "Très ennuyée de requérir", précise l'AFP, elle avait réclamé huit mois de prison avec sursis contre les deux fonctionnaires, considérés par leur hiérarchie comme de "bons policiers" qui n'étaient pas "des têtes brûlées".
Les deux fonctionnaires écopent de quatre et six mois de prison avec sursis et devront verser à la victime 2.500 euros de dommages et intérêts.


Faux procès-verbal d'interpellation

Un enquête de l'IGPN, l'inspection générale de la police nationale, avait conclu à "des violences injustifiées", mais avait également révélé l'établissement d'un faux procès-verbal d'interpellation. Le document était signé par quatre fonctionnaires qui composaient l'équipage ce soir-là, sauf que l'un d'eux avait quitté le service avant les faits pour des raisons médicales.
Dans cette affaire, un troisième policier a été jugé uniquement pour faux et usage de faux, il est condamné à deux mois de prison avec sursis
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