Au terme d'une demi-finale de grande tenue, la triplette Patrick Messonnier, Cédric Salvini et Kévin Lellouche s'impose face à la formation emmenée par Donald Veiss. Seul quelques coups de réussite ont décidé du sort de cette partie très équilibrée. Analyse à chaud.
Chacun des joueurs présent ce matin sur le Vieux-Port n'avait pas usurpé sa place en demi-finale. Les six hommes ont en effet livré une bataille de gentleman, déployant un jeu de grande qualité, et un état d'esprit qui redore le blason parfois terni de la pétanque. Seulement, comme dans chaque partie, un septième élément s'est invitée aux débats, et a influencé le destin des joueurs : la réussite.
La loterie du but
Dès la première mène en effet, Sébastien Rousseau n'était pas malheureux en sortant involontairement le but, après avoir fait trou à sa première. On aurait pu alors penser que Dame Réussite avait choisi son camp, et décidé d'avantager l'équipe de Donald Veiss. Ce n'était qu'une illusion.
Le score ne s'ouvre donc qu'à la seconde mène, après que successivement Veiss et Rousseau perdent chacun leurs boules à la reprise d'un point. La triplette Messionnier profitait de suite de cette défaillance, et entamait la troisième mène en menant 3 à 0.Une mène conclue superbement par un Cédric Salvini bien inspiré de porter ses boules, et d'ajouter 2 points dans l'escarcelle de sa triplette : 5 à 0.
Le score aurait encore pu s'alourdir dès la mène suivante, après que l'excellent Kévin Lellouche ait réussi carreau puis recul. Seulement, Salvini ne parvenait pas à suivre son tireur, et manquait avant de chiquer. Rousseau n'avait plus alors qu'à glisser un second point , pour réduire leur retard à 5-2.
La réussite va pointer le bout de son nez dès la mène suivante, la cinquième. Là, Lellouche manque, mais emporte le bouchon. Et pour corser encore l'affaire, Rousseau tombe mal, et laisse un boulevard à Salvini qui s'y engouffre pour ajouter ses deux boules : 3 points pour la formation Messonnier, qui réussit là un mini-break et s'échappe 8 à 2.
Le bras de fer va alors s'équilibrer, avec une équipe Veiss combative et déroulant un jeu de qualité. Les mènes se jouent boule à boule, et l'on aborde la neuvième mène 8 à 6 pour l'équipe Messonnier, une triplette qui va imposer sa force de frappe. En effet, Lellouche réussit une nouvelle fois carreau puis recul, et Revaux complète le travail de destruction en frappant, puis en posant un joli carreau qui cumule alors 4 points à leur compteur : 12 à 6.
La onzième mène aurait pu être la dernière. Mais curieusement, Lellouche manque double à la gagne, et Salvini manquait à son tour. L'équipe Veiss, incrédule, respirait une bonne grande bouffée d'oxygène, et se relançait tête brave dans la douzième mène.
Là, le but encore une fois se déplace en faveur de l'équipe Messonnier sur une frappe de Rousseau. En toute fin de mène, Salvini se retrouvait avec deux boules en main pour y tirer à la gagne. Quand il manquait sa première, beaucoup doutait : allait t'il encore cette fois laisser échapper la victoire ? Et bien non, pas cette fois : le milieu propulsait d'un bruyant recul son équipe en finale de ce Mondial La Marseillaise.