Le Président de la Région PACA Renaud Muselier ne décolère pas après l'avis défavorable rendu par la CNIL sur les dispositifs de reconnaissance faciale testés dans des lycées à Nice et Marseille.
Dans un article daté du lundi 28 octobre, le site Médiapart révèle le contenu d'une lettre envoyée par la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) à Renaud Muselier, président de la région PACA, au sujet des portiques de reconnaissance faciale installés devant l'entrée de deux lycées de Nice et Marseille.
Un avis négatif
Dans sa missive, la commission estime que "les traitements de reconnaissance faciale sont des dispositifs, de nature biométrique, particulièrement intrusifs qui présentent des risques importants d’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles des personnes concernées."De plus, la Cnil insiste sur la protection toute particulière qui doit être accordée aux mineurs : "l’impact de tels traitements de données personnelles est d’autant plus important lorsqu’ils concernent des personnes pouvant être considérées comme vulnérables, notamment des élèves mineurs, dont les données personnelles nécessitent une protection spécifique."
La commission rappelle que pour sécuriser les entrées d'autres moyens sont possibles comme : "un contrôle d’accès par badge ou encore par la présence de surveillants à l’entrée des lycées".
La CNIL a un siècle de retard !
Cet avis défavorable a été visiblement mal apprécié par le président de la région PACA. "La Région prend acte de cette décision que nous trouvons regrettable" estime Renaud Muselier qui, dans un communiqué publié ce mardi, ne mâche pas ses mots :"Cette décision a un siècle de retard ! Dans un monde où la reconnaissance faciale fait le quotidien de centaines de millions d’usagers de smartphones, il est incompréhensible de refuser des dossiers aussi simples et ambitieux que le nôtre. Nous ne comprenons pas ce blocage qui va à l’opposé de la dynamique actuelle."
La Région ne désarme pas pour autant
Toujours selon ce communiqué, Renaud Muselier et Christian Estrosi, le Maire de Nice, vont désormais se pencher "très soigneusement" sur les raisons de ce refus et analyser ce qui n’a pas convenu à la CNIL. Mais tous deux préviennent qu'ils souhaitent d'ores et déjà déposer un nouveau dossier "dans les plus brefs délais".Le président de la Région s'engage même à aller personnellement le défendre auprès des dirigeants de la CNIL.