21 000 tonnes d'ordures ménagères corses seront transférées sur le continent pour être incinérées dans les Alpes-Maritimes, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. A Nice, les premiers camions sont arrivés dans l'usine d'incinération de l'Ariane, ce qui n'est pas du goût des riverains.
Ce mercredi, sur le site de Saint-Antoine, non loin d'Ajaccio, le déstockage a débuté. Des engins ont embarqué des balles de déchets ménagers qui s'entassaient jusqu'à présent. Direction le continent.
✅ #déchets
— Laurent Marcangeli (@LMarcangeli) April 15, 2020
Ce matin, début des opérations de transfert des balles de déchets du @pays_ajaccien vers la @VilledeNice.
Le destockage du site de Saint-Antoine s'étalera sur les 6 prochaines semaines.#Covid_19 #Ajaccio #Corse pic.twitter.com/mAlPCfcqMa
Pendant six semaines, les déchets stockés sur l'Ile de Beauté partiront d'Ajaccio, Bastia et Porto-Vecchio, soit 21.000 tonnes à destination de trois incinérateurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur :
- Nice (Alpes-Maritimes)
- Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)
- Vedène (Vaucluse)
Un transport par bateau, puis l'acheminement par camion
Une première cargaison est arrivée au petit matin au port de Marseille puis les balles ont été chargées sur des camions pour les Alpes-Maritimes pour être incinérées dans l'usine de l'Ariane, à Nice.Ce soir, 3 premiers camions de 20 tonnes d'ordures chacun, sont sur place.
La solidarité entre les régions
Il s'agit de marchés passés par le Syvadec, l'organisme public corse qui gère les déchets à l'issue d'une procédure d'urgence diligentée par les services de l'État.Le maire de Nice, patron de la Métropole a été sollicité par Laurent Marcangeli et Christian Estrosi a rapidement donné son accord. Le site de l'Ariane traitera 6 790 tonnes, soit les deux tiers des déchets stockés sur le site de Saint-Antoine.
a indiqué le maire de Nice, qui précise que l'incinérateur de Nice compte actuellement "20% d'ordures ménagères en moins que d'habitude", ce qui lui permet d'absorber le tonnage supplémentaire en provenance de Corse.Nous veillerons à ce que le tarif appliqué soit le tarif minimum, c'est-à-dire le simple coût de traitement et non pas une opération commerciale
Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, se sont entendus sur les modalités de cet export, qui n'est pas du goût du maire de Fos-sur-Mer, Jean Hetsch, mécontent de ne pas avoir été consulté.En accord avec @RenaudMuselier, j'ai répondu favorablement à l’appel de mon ami @LMarcangeli, avec le soutien de la @MetropoleNCA, de la @ComDREALPACA, du @prefet06 et de @MaRegionSud pour réceptionner les déchets résiduels stockés et les traiter par l’UVE de #Nice06
— Christian Estrosi (@cestrosi) April 6, 2020
L'incompréhension des riverains
L'incinérateur de l'Ariane est situé dans un quartier urbanisé et les habitants sont en colère. Pour preuve un communiqué commun, co-signé par Didier Chouvy, président du Comité de Défense des Intérêts de l'Abadie, et Christian Masson pour l'association "Un Coeur pour l'Ariane".
"L'Ariane et l'Abadie ne sont pas les poubelles de la région Sud-Est", clament-ils. Ils siègent tous les deux dans la Commission Locale d'Information et de Surveillance de l'unité d'incinération. Pourtant, ils expliquent ne pas avoir été informés et ils ont donc été mis devant le fait accompli. Pour eux, le traitement de ces déchets doit être fait en Corse.
Les habitants de l'Ariane, de Bon-Voyage, de Rimiez, de St André de la Roche et de la colline de l'Abadie subissent déjà la pollution engendrée par le brûlage de tous les déchets de la Métropole (225 000 tonnes) mais aussi 39 600 tonnes du reste du 06.
Depuis le début du confinement, il a été constaté une diminution de moitié de la pollution atmosphérique à Nice, les habitants de Nice-Est, de l'Ariane et de l'Abadie ne seraient ils pas dignes d'en profiter ?
Une crise des déchets depuis novembre dernier
Depuis le 8 novembre, la Corse connaît une énième crise des déchets du fait du blocage du site d'enfouissement de Viggianello (Corse-du-Sud), en raison de la mobilisation de riverains opposés à un projet d'extension de ce centre. Depuis cette date, les déchets ne pouvant pas être enfouis sont stockés en balles sur des sites temporaires.Chaque année, la Corse produit plus de 220.000 tonnes de déchets, dont 163.000 tonnes sont enfouis et le reste triés, selon les chiffres du Syvadec.