Paca : abandons post-confinement, des puces viennent en aide aux chats

Une puce électronique ou un tatouage, au choix. L'acte est obligatoire depuis le 1er janvier. Pour localiser plus facilement son chat fugueur ou accidenté. Mais aussi pour retrouver les propriétaires qui abandonnent leurs animaux. Ils sont plus de 15.000 récupérés par la SPA chaque année. 

C'est un petit cylindre électronique placé sous la peau du chat. L'identité du matou tient dans 7 millimètres. Le cylindre est nommé "puce", sans aucun égard pour la susceptibilité du félin. 

Alors que le système est obligatoire pour le chien depuis 1999, il le devient pour le chat le 1er janvier 2021. Le chat peut également se faire tatouer mais l'encre bave avec les années et devient souvent illisible.

Les chats nés après le 1er janvier 2012 doivent être identifiés. L’acte, qui doit être effectué par un vétérinaire, est facturé entre 60 et 70 € pour une puce et entre 50 et 70 € pour un tatouage sans anesthésie. Une amende de 750 euros sanctionne les maîtres hors-la-loi. 

Identification Nationale des Carnivoires Domestiques

Une puce contient les noms, adresse et numéro de téléphone des propriétaires. Evidemment, les coordonnées changent mais les refuges ont l'habitude de faire des recherches à partir d'un nom.

"Etant donné qu'il n'y a aucun contrôle en France, les gens font ce qu'ils veulent", témoigne anonymement ce vétérinaire marseillais qui a une grosse clientèle de chats d'appartement. "Au moment de la stérilisation, je leur demande s'ils veulent faire identifier leur animal, 8 clients sur 10 répondent que ça n'est pas la peine.", constate le praticien "Moi, je ne n'ai pas le pouvoir de la police, je suis vétérinaire."

"Enlever une puce est interdit", explique Philippe Adam, président de la SPA de Salon-de-Provence, "Si un vétérinaire fait ça, il peut perdre sa licence. De toute façon, la puce est tellement près de la veine jugulaire que ça tuerait l'animal. C'est fait exprès."

Ils sont tellement mignons...

Particulièrement mignons pendant les confinements, apparemment. Le pic d'adoption pourrait se transformer en pic d'abandon cet été.

Le refuge SPA Sud Alpine de Gap est saturé. Environ 60 chiens et 200 chats sont déjà là "et ça ne fait que commencer" commente Fanny Lottin, responsable du refuge canin. En fait, le nombre d'animaux est équivalent aux années précédentes.

La différence, c'est que chiens arrivent avec de gros problèmes de sociabilisation "Pendant le confinement, la vie était entre parenthèses. Les chiens n'ont pas été sociabilisés, ça développe des craintes et ça peut aller jusqu'à la morsure."  C'est nouveau, et c'est une cause d'abandon fréquente.

Ce sont des "adoptions coup de tête". Depuis le début de cette vague de retour, les professionnels du refuge entendent des excuses plus stupides les unes que les autres "Il est trop gros pour ma Twingo, il a mangé mon chargeur de portable, il vomit dans la voiture..." se désole Fanny Lottin "les gens ne sont pas responsables et n'ont plus aucune patience." 

L'identification obligatoire pour les chats est une bonne chose, selon cette professionnelle de l'abandon "Il faudrait que ce soit appliqué aux chats errants. Et ça nous permettrait de retrouver les propriétaires de certains chats abandonnés, ou perdus."

"La crise sanitaire a été bénéfique pour nous" explique Philippe Adam, président de la SPA de Salon-de-Provence. Ce refuge accueille 250 chats et chiens, le Covid a fermé les portes aux visiteurs "Fini les samedis après-midi avec familles, enfants et poussettes. Finis les coups de coeur. On reçoit les personnes intéressées, souvent deux ou trois fois. Notre taux de réussite frise les 100%. Avant, nous avions 30 à 50% de retours."

Les personnes qui ont perdu leur animal et qui viennent le récupérer doivent prouver qu'il est bien à eux, avec des photos ou un carnet de santé. Ce refuge se surnomme lui même "une prison d'orphelins".

"Quand nous récupérons un animal abandonné, s'il est identifié, nous contactons les propriétaires. Ils nous racontent souvent des histoires à dormir debout, puis ne répondent plus au téléphone..." raconte Philippe Adam, qui emploie une formule magique "Vous ne venez pas chercher votre animal ? Nous déposons plainte."       

Les déconfinés qui ont adopté un animal pour avoir de la compagnie pendant leur période d'enfermement vont être en vacances. Si "vacances" riment avec "abandon", on pourrait peut-être supprimer les congés payés ? 

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