Les sages-femmes sont en grève ce week-end du 25 et 26 septembre 2021. Elles réclament un changement de leur statut et une meilleure rémunération.
Selon les chiffres du Collège National des Sages-Femmes, 40 % des cliniciennes salariées auraient déjà ressenti un syndrôme d'épuisement émotionnel, plus couramment appelé "burn out". Un tiers des étudiantes ne voudraient plus exercer et se réorienteraient à la sortie de leur formation. Toutes demandent aujourd'hui une meilleure reconnaissance de leur travail afin d'éviter d'en arriver à de tels extrêmes.
Actuellement, les sages-femmes sont des fonctionnaires dont la rémunération est assimilée au paramédical. Elles souhaitent obtenir une revalorisation salariale et accéder au statut de praticien hospitalier ou même à un statut spécifique.
Des hôpitaux en sous-effectif
Magali Monge a 56 ans et pratique son métier de sage-femme depuis 33 ans. Elle travaille à l'hôpital Sainte Musse de Toulon. Elle a embrassé cette carrière par pure vocation, pour l'amour du métier et pour le plaisir d'accompagner ses patientes.
"Ce n'est plus possible : on nous en demande toujours plus. Notre profession est encore régie selon le décret de 1998 qui est complètement obsolète. Il doit être révisé depuis des années mais nous ne voyons toujours rien venir", dénonce-t-elle.
Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran a promis une revalorisation de salaire de 100€ net par mois à partir de janvier 2022. Largement insuffisant et indigne de leurs responsabilités, selon Magali Monge. Les manques d'effectifs sont criants. "Nous nous sentons méprisées et bafouées par notre ministre", conclut-elle.
De source syndicale, 100% des sages-femmes des hôpitaux de Marseille seraient en grève mais le service n'est pas entravé car elles auraient toutes été réquisitionnées par l'AP-HM.
Des sages-femmes libérales mécontentes
Sophie Le Berre a quant à elle 36 ans. Diplômée depuis 2009, après avoir travaillé en hôpital, elle exerce maintenant en libéral dans le Var, avec une spécialisation échographie. Elle s'estime plutôt épargnée par rapport à ses collègues cliniciennes. Elle touche environ 2.600 € net par mois. "J'ai quitté l'hôpital après des gardes trop éprouvantes, j'avais l'impression de ne plus pouvoir faire mon travail correctement", explique-t-elle.
Certaines sages-femmes demandent aussi une sixième année de formation initiale. "Les cours sont trop denses, nous avons le même volume horaire que les dentistes qui, eux, étudient pendant six ans", explique Sophie Le Berre. Elle estime qu'il faut avant tout écouter les étudiants qui sont les sages-femmes de demain.
Une autre manifestation des sages-femmes est d'ores et déjà annoncée à Paris le 7 octobre.