Un coach sportif, un rappeur empêché de percer par une incarcération, un gendarme originaire des quartiers Nord de Marseille : la cour
d'assises a entamé jeudi 4 octobre l'examen de personnalité des 10 accusés jugés pour l'assassinat de la milliardaire monégasque Hélène Pastor et de son chauffeur.
Pascal Dauriac s'est décrit comme un coach sportif passionné par son activité auprès des grandes fortunes de Monaco et comme un homme comblé par "une union formidable" avec sa compagne: "Avec Sabrina, on avait des beaux projets de vie. Tout était parfait et pourtant, ça m'a déstabilisé, (...) En quelques mois, tout est parti en vrille et j'ai participé à un double assassinat".
Tee-shirt bleu marine, alternant sourires et sanglots, celui que l'accusation désigne comme l'un des principaux architectes du crime a été placé dans une maison de correction en Lozère à l'âge de 12 ans. Enfant hyperactif marqué par le divorce de ses parents, Pascal Dauriac s'y est retrouvé au milieu "de petits voyous dont certains ont fait la une par la suite pour des attaques de fourgons blindés".
Un CAP de peintre en bâtiment en poche à 18 ans, il avait repris ses études pour décrocher son brevet de coach sportif. Installé sur la Côte d'Azur, il s'ébahit devant les Picasso accrochés aux murs de ses clients ou les "23 Ferrari d'un banquier suisse", mais assure cependant ne pas avoir été impressionné par tout ce luxe.
Ecrasé par une figure paternelle de notable versant dans l'hindouisme et la philosophie, avouant "une difficulté d'exister aux côtés de soeurs toujours premières de la classe", Pascal Dauriac - qui s'est dit "manipulé" par le gendre d'Hélène Pastor, qui l'aurait poussé selon l'accusation à organiser le double assassinat -, a entamé en détention un suivi psychologique.
Désigné par l'accusation comme le guetteur et le recruteur du tireur, Al Hair Hamadi a de son côté fait le récit d'une enfance d'émigrés comoriens installés à Marseille dans le quartier huppé d'Endoume. Un premier séjour en prison viendra, en 2002, interrompre une carrière en herbe de rappeur et sa reconversion dans le commerce se soldera par un échec. "Je peux aider tout le monde mais faut pas me prendre pour un con. J'ai honte de ce qui se passe aujourd'hui, je ne suis pas bien de me retrouver dans une histoire comme ça", a-t-il déclaré aux jurés.
La cour a également questionné Salim Youssouf, un jeune gendarme volontaire qui s'était désisté après les premiers repérages sur les lieux de l'assassinat à Nice. Ayant grandi sans père, il a parlé de sa mère comme du pilier d'une famille marquée par le décès d'une soeur dans le crash de l'avion de la Yeménia, en 2009, juste avant d'atterrir aux Comores.