Sébastien Ogier a bien négocié le virage. Le pilote haut-alpin, quadruple champion du monde en titre a remporté ce dimanche la première course 2017, le rallye de Monte-Carlo.
Le gapençais Sébastien Ogier, pour son premier rallye avec l'écurie M-Sport/Ford, a remporté dimanche le 85e Monte-Carlo, 1ère manche du Championnat du monde (WRC) 2017, avec deux minutes d'avance sur le Finlandais Jari-Matti Latvala (Toyota) et son coéquipier estonien, chez M-Sport, Ott Tänak.
La Principauté réussit donc toujours aussi bien au quadruple champion du monde en titre, qui avait signé sa première victoire à Monte-Carlo il y a déjà 8 ans. Alors simple espoir, il s'était imposé en 2009, dans une Peugeot 207 engagée par Michelin dans le Challenge intercontinental des rallyes (IRC).
Nouveau volant
A l'intersaison, contraint de se trouver un nouveau volant avec le retrait surprise de Volkswagen, le Français a surpris en décidant de rejoindre une structure privée, M-Sport, au détriment de Toyota, apparemment pas convaincu par la Yaris. Mais face aux gros moyens du constructeur japonais, de Citroën et de Hyundai, et malgré très peu d'essais au volant de la Ford Fiesta RS, son choix semble pour l'instant payant."Bien sûr, j'espérais parvenir à gagner dès la première course mais le faire avec aussi peu de préparation, c'est quelque chose d'incroyable", a déclaré Ogier à l'arrivée de la dernière spéciale.
Avec son copilote Julien Ingrassia, ils ont redonné d'entrée le goût de la victoire à l'écurie britannique dirigée par Malcolm Wilson, sevrée de succès depuis septembre 2012. Au final, le Français s'est imposé à l'expérience, en gagnant seulement trois spéciales sur les quinze disputées en quatre jours, contre six au Belge Thierry Neuville (Hyundai).
"La saison va être difficile, on en est conscients, mais on va tout donner pour se battre", a affirmé Ogier.
Confirmer en Suède
On attendra donc une confirmation en Suède dans moins de trois semaines avant d'en faire le favori alors qu'il reste encore douze rallyes à courir. Sur le Monte-Carlo, la moindre petite erreur est en effet souvent fatale, un risque renforcé cette année par des conditions particulièrement piégeuses tout le long du parcours, comme l'a souligné l'ensemble des pilotes.Alors que l'accident de Neuville samedi l'avait débarrassé de son plus dangereux rival, le Gapençais n'a pas vraiment connu de sueurs froides dimanche sur les 54 derniers kilomètres dans l'arrière-pays niçois. Resté sérieux dans l'ES14 avec le troisième temps, il a géré dans l'ES15 sur les routes mythiques du col de Turini, qu'il a terminée quatrième.
Tänak, qui était son dauphin au classement au début de la journée avec 47 secondes de retard, a été rapidement victime d'un problème moteur qui lui a fait démarrer l'ES15 en retard. Ce retard lui a valu une pénalité de cinquante secondes et lui a fait perdre encore du temps sur la route.
Objectif record
Cette édition, endeuillée par le décès d'un spectateur impliqué dans l'accident du Néo-Zélandais Hayden Paddon (Hyundai), dans la première spéciale jeudi soir, a connu un très grand succès populaire.Attirés par la puissance accrue des voitures, de nombreux amateurs de rallye ont assisté au 39e succès d'Ogier en WRC, une catégorie où il
avait débuté en 2008 chez Citroën aux côtés de Sébastien Loeb.
Ce nouveau triomphe doit évidemment avoir pour lui une saveur particulière après le psychodrame Volskwagen. Il s'agit en plus de son rallye préféré, le plus prestigieux du calendrier mondial.
Et Ogier a désormais dans le viseur le record de sept victoires en Principauté de Loeb, la référence du championnat du monde des rallyes.