Régionales 2021 en Paca : le maintien de la liste d'union de la gauche de Félizia divise les Verts et au PS

C'est une des grandes annonces à l'issue de ce 1er tour en PACA. Le Rassemblement écologique et social, liste d'union de la gauche en Provence-Alpes-Côte d'Azur, va se maintenir au second tour des élections régionales face aux listes Rassemblement national et Les Républicains.

A l'issue d'un premier tour des élections régionales en Paca, le Rassemblement écologique et social, liste d'union de la gauche en Provence-Alpes-Côte d'Azur, va se maintenir au second tour des élections régionales face aux listes Rassemblement national et Les Républicains. La liste RN de Thierry Mariani n'a finalement qu'une courte avance sur celle de Renaud Muselier.

L'annonce a été faite sur notre plateau télévisé par le chef de file, l'écologiste Jean-Laurent Felizia.

Nous avons eu un débat collectif et nous avons décidé, si les résultats définitifs confirment les tendances, de maintenir la voix de la gauche. C’est en restant au combat, pas en fuyant qu’on arrive à combattre les idées nauséabondes de l’extrême droite. (sur la décision de se maintenir) C’est un débat qui a été animé, un consensus. Le courage politique, c’est assumer ses actes. On a vu que notre score méritait d’être porté au-delà du premier tour. J’assume ce choix de résistance.

Jean-Laurent Félizia, tête de liste de PACA et du Var (EELV). 

Selon lui, "Si on ne propose jamais d’alternative, le Rassemblement national va avoir une voie dégagée pour faire son sillon".

Cette décision n'a pas été négociée au plan national. Sur franceinfo ce lundi 21 juin, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, l'assure : "Si cette liste venait à se maintenir, elle n'aura pas le soutien d'Europe Écologie-Les Verts", ni celle du PS et du Parti communiste. Pour l'écologiste, "on ne considère pas qu'on peut jouer cette élection aux dés". Il appelle à faire barrage au Rassemblement national.  

"C'est une faute politique"

En 2015, la liste de gauche conduite par Christophe Castaner, alors au Parti socialiste, s'était retirée pour faire barrage à l'extrême droite conduite alors par Marion Maréchal-Le Pen. Celle-ci avait décroché plus de 40% des suffrages et avait une avance de 14 points sur la liste de droite menée par le maire de Nice Christian Estrosi.

"Felizia a déjugé Olivier Faure", le premier secrétaire du PS, selon justement le même Christophe Castaner dans une déclaration à l'AFP ce 20 juin.

Je vois une gauche perdue, qui a perdu la raison. Dans la seule région de France où le RN peut l'emporter, la gauche n'est pas au rendez-vous. C'est une faute politique.

a déclaré le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a appelé "solennellement au retrait de la liste :

Divisions

Cette décision ce dimanche de se maintenir ne fait pas en effet l'unanimité chez Europe Ecologie les Verts (EELV). et au-delà. 

"Pour ma part, je ne soutiens pas cette décision, il y a un vrai risque en Paca" de victoire du RN, a réagit l'eurodéputé Yannick Jadot tout en estimant que c'est aux leaders locaux de décider.

La décision de Jean-Laurent Félizia de ne pas se retirer est une erreur politique. La situation n'est pas satisfaisante au regard du risque de victoire du RN. C'est une décision locale que je ne soutiens pas. (...) On ne peut pas prendre le risque que Thierry Mariani, l'ami du Boucher de Damas, dirige une région. On a encore quelques heures avant le dépôt des listes. J'appelle mes amis écologiques de Paca à revenir sur cette décision.

Yannick Jadot (EELV)

Même son de cloche du côté d'Eric Piolle. "Ca ne me convient pas du tout du tout. Il y a un vrai risque du RN et c'est une question de dignité dans ces cas-là, de se retirer", a de son côté déclaré le maire EELV de Grenoble Eric Piolle sur France 3 Rhône-Alpes.

"Un ennemi, le RN"

"Au second tour nous aurons un adversaire, le candidat sortant, et un ennemi, le RN", a expliqué Jean-Laurent Felizia, sans citer ni Renaud Muselier, le président LR de la région, qui a remplacé Christian Estrosi en mai 2017, ni Thierry Mariani, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy débauché ensuite par le RN.

Durant la campagne,  la tête de liste écologiste avait dénoncé un "vote de la peur" incarné par le Rassemblement national. 

Le chef de file du Rassemblement écologique et social, crédité de 15 à 16% au premier tour selon les estimations des instituts de sondage, a justifié ce maintien par le fait qu'avec les voix de Jean-Marc Governatori, chef de file de Cap Ecologie, tenant d'une écologie centriste, M. Muselier "devrait être en position de l'emporter sans avoir à chercher d'alliance artificielle". 

La liste de Jean-Marc Governatori aurait dépassé les 5% au premier tour, selon les premières estimations ce dimanche soir. La liste RN de M. Mariani devancerait elle de peu celle de M. Muselier.

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