L'affaire devait être rejugée ce mercredi 8 juillet en appel à Aix-en-Provence. Mais le parquet général s'est désisté.
C'est en ces termes, relayés dans un communiqué d'Amnesty International, que Martine Landry a accueilli la nouvelle.Cette décision est un grand soulagement. J’étais convaincue que j’étais dans mon droit d’aider ces enfants.
Son procès en appel, prévu ce mercredi 8 juillet 2020 à Aix-en-Provence, n'aura pas lieu. A la veille de l'audience, le parquet général a annoncé son retrait, confirmant de fait la relaxe prononcée par le tribunal correctionnel de Nice en juillet 2018.
L'ONG Amnesty International, dont Martine Landry est la représentante à Nice, salue cette relaxe définitive après ce qu'elle considère comme "3 ans d'acharnement judiciaire" :
Coup de théâtre.
— Amnesty France (@amnestyfrance) July 7, 2020
Le Parquet d'Aix-en-Provence a décidé de se retirer la veille du procès en appel de Martine Landry.
Après 3 ans d'acharnement judiciaire, notre militante est donc DÉFINITIVEMENT relaxée ! #JusticePourMartine pic.twitter.com/k4W9uAPKTQ
Il en va de même pour l'Anafé, Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers, dont Martine Landry est également militante :
Victoire pour la solidarité dans l’affaire Martine Landry -
— Anafé (@anafeasso) July 7, 2020
Le 7 juillet 2020, à la veille de l’audience en appel de Martine Landry, le Parquet d’Aix-en-Provence a annoncé son retrait, confirmant la relaxe de la militante d’@amnestyfrance et de l’Anafé. https://t.co/CE1wHxPdyj
Martine Landry était poursuivie pour avoir "convoyé pédestrement" deux jeunes Guinéens de 15 ans entre le panneau France et le poste frontière français à Menton. C'était le 28 juillet 2017.
La militante avait expliqué que ces deux mineurs venaient d'être renvoyés en France par la police italienne. Et que son objectif était alors de les accompagner vers la Police aux frontières pour qu'ils puissent être pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance.
Mais pour l'accusation, Martine Landry avait aidé ses deux Guinéens à entrer sur le territoire français. Elle encourait pour cela 5 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende. L'audience s'était tenue le 30 mai 2018 devant le tribunal correctionnel de Nice.
Quelques jours avant la décision du tribunal, sur requête de plusieurs associations et militants engagés aux côtés des migrants (dont Cédric Herrou), le Conseil constitutionnel consacrait le principe de fraternité, principe de valeur constitutionnelle.
Et le 13 juillet 2018, le tribunal correctionnel de Nice avait relaxé la militante d'Amnesty International et de l'Anafé, retenant l'absence d'éléments matériels et intentionnels. Le parquet avait alors fait appel, avant de se retirer à la veille de ce second procès.