L'avion Solar Impulse se trouve ce mercredi à mi-chemin entre le Japon et Hawaï, après le passage d'un premier front froid au bout de plus de deux jours et deux nuits de vol transpacifique non-stop, un record.
Avec plus de 60 heures en solitaire à bord de l'appareil, le pilote André Borschberg a déjà réalisé un exploit inédit, même s'il lui reste encore presque autant à tenir dans son cockpit exigu.
Un important obstacle a été franchi avec le passage à la mi-journée d'un premier front froid, selon les organisateurs, ravis de voir ce "mur" derrière l'appareil plutôt que devant.
BREAKING: #Si2 crossed the 1st cold front, major hurdle overcome - watch our next LIVE SHOW on http://t.co/JIj9tHK6hl pic.twitter.com/J1jgeEef0Q
— SOLAR IMPULSE (@solarimpulse) 1 Juillet 2015
"Un obstacle majeur est franchi", ont-ils assuré sur internet. Il est vrai que ce front, qui va grosso modo de Taïwan à l'Alaska, était pendant des jours jugé si dense et infranchissable que Solar Impulse a reporté plusieurs fois son départ du Japon où il s'était posé le 1er juin pour attendre un temps
clément.
Le passage du front "est un moment très émouvant", s'est exclamé sur Twitter, Bertrand Piccard, co-concepteur du projet et pilote en alternance de l'aéronef solaire.
"C'est la première fois que nous effectuons un troisième jour de vol sans interruption, avec un nouveau cycle de recharge des batteries par le soleil", s'était-il félicité quelques heures plus tôt dans une vidéo en ligne.
A suivre en direct :
- Voir les paramètres de vol -"C'est un instant fascinant qui montre qu'un avion peut voler en continu en produisant sa propre énergie", a-t-il poursuivi.
"Je suis en excellente forme. La nuit a été difficile, mais superbe. Je suis complètement dans la mission", a assuré André Borschberg lors d'une communication vidéo diffusée sur le site du projet.
Already halfway through what is probably the flight of my life! Loving it! #Pacific pic.twitter.com/W61Re43mFT
— André Borschberg (@andreborschberg) 1 Juillet 2015
A 16H30 à Tokyo (07H30 GMT), il avait parcouru plus de 4.320 kilomètres au-dessus de l'océan, soit 55% du parcours, depuis son départ de Nagoya (centre du Japon) dans la nuit de dimanche à lundi.
"C'est un saut dans l'inconnu que réalise André. Jusqu'à ce vol, en cas de problème, nous pouvions décider d'atterrir sur le plus proche aéroport, mais là, l'avion est au milieu de nulle part, au-dessus de l'océan, sans aucune place pour se poser", a insisté Bertrand Piccard.
"Plusieurs moments critiques auront lieu avant l'arrivée à Hawaï", a prévenu un des responsables de la communication de Solar Impulse dans une vidéo.
Les équipes au sol supervisent le comportement de l'appareil lorsque le pilote se repose par périodes de 20 minutes.
Il utilise des techniques de yoga et de méditation pour se détendre, a de quoi se sustenter, peut dialoguer avec le centre de contrôle de la mission à Monaco et répondre aux questions des journalistes.
Solar Impulse 2, dont les ailes sont couvertes de cellules photovoltaïques, avait été bloqué près d'un mois au Japon par de mauvaises conditions climatiques. Il a fini par trouver une fenêtre de temps favorable pour décoller lundi avant l'aube et se lancer à l'assaut du Pacifique.
L'avion, qui avait aussi dû patienter auparavant un mois en Chine, était parti le 9 mars d'Abou Dhabi pour un tour du monde de 35.000 kilomètres destiné à promouvoir l'usage des énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire.
- AFP-