Pour la première fois cet été, l'association SOS Racisme effectue des testings sur les plages privées de la Côte d'Azur. Il s'agit de déceler d'éventuelles discriminations raciales dans l'accès aux établissements. Conclusion : tout le monde n'a pas le droit à son transat au bord de l'eau.
Le test de SOS Racisme est simple : plusieurs couples, de différentes couleurs de peau, demandent à réserver des matelas au bord de l’eau dans une plage privée.
Filmé en caméra cachée, un couple d’apparence maghrébine se présente à l’entrée d’une paillote de la Côte d’Azur. On répond aux deux jeunes gens que les trois premières rangées de transats sont réservées et qu’il n’y a pas de place.
Un autre couple, blanc cette fois, se rend dans la même plage privée quelques minutes plus tard, avec la même demande. On leur répond alors qu’il y a de la place au premier rang sur les matelas.
C'est intolérable de vivre dans ce contexte-là
Pour l’association SOS Racisme, la conclusion est évidente. La réponse n’est pas la même selon que l’on soit blanc ou maghrébin, il y a donc une discrimination.
" On a constaté que les discriminations peuvent porter sur la tenue vestimentaire, la couleur de peau, le physique, l’origine de la personne ... C’est injuste et intolérable de vivre dans ce contexte-là ", commente Karima Es-Slimani, de SOS Racisme Nice.
SOS Racisme va déposer plainte
Chaque expérience des couples testeurs est analysée par des bénévoles afin de définir les suites juridiques des infractions constatées. " Le but de cette méthode est de pouvoir constituer un dossier juridique ", explique Paula Cornette, responsable du développement en région de SOS Racisme.
" On travaille avec des avocats bénévoles qui ont besoin de beaucoup de détails pour pouvoir déposer une plainte contre les lieux. Ils se servent aussi de ces informations pour établir des rapports annuels qui recensent les discriminations par secteur ", ajoute la jeune femme.
Huit plages privées ont été testées par SOS Racisme. Dans certains cas, l’association a prévu de déposer plainte.