Sur les réseaux sociaux, #Summerbodychallenge, et #Objectifbikini font leur grand retour à l’approche de l’été. Mais maigrir à tout prix n’est pas sans danger. Contre le mythe du corps parfait une nouvelle tendance : le "body positive".
D’après un sondage de 2020 de l’IFOP pour Fitness Magazine, un habitant de la région PACA sur deux n’est pas satisfait de son apparence corporelle. Cette année, il a fallu composer sans les salles de sport pour perdre les quelques kilos accumulés pendant les confinements successifs et depuis plusieurs mois, les programmes sportifs en ligne se multiplient. Mais vouloir perdre du poids rapidement et sans accompagnement médical adapté peut s’avérer dangereux, notamment pour les mineurs.
Tous l’enjeu c’est de trouver l’équilibre entre les objectifs que l’on s’impose et la réalité de ce que l’on peut faire
Sur les réseaux sociaux, le "#Summerbody" est au cœur de toutes les attentions à l’approche de l’été :
« Actuellement de faire du sport à 00h pour mon summer body car je suis en train de complexer lol »
Actuellement de faire du sport à 00h pour mon summer body car je suis en train de complexer lol
— ju ? (@clemxkiwi) June 4, 2021
« Vous en êtes où avec le summer body? Perso il est même pas un peu la c’est une horreur »
Vous en êtes où avec le summer body? Perso il est même pas un peu la c’est une horreur
— italia (mash) (@efilxk) June 5, 2021
Certains adolescents vont encore plus loin pour réussir des défis comme le récent "#A4Challenge" relayé notamment par Instagram et par Tiktok, le réseau social de référence chez les jeunes adolescents.
Le principe ? Maigrir pour qu’une feuille A4 puisse cacher l’ensemble du ventre, c’est-à-dire avoir une largeur de taille de seulement 21 cm.
Pour le psychologue clinicien à l’APHM Matthieu Charon, "il ne faut pas s’embarquer sur des régimes trop compliqués car ça peut déboucher sur des troubles de l’anorexie. C’est-à-dire qu’on perd le contrôle de son image et de l’estime de soi qui va avec." Selon lui, "il y a une différence entre la pratique régulière et raisonnée du sport et la bigorexie, c’est-à-dire l’addiction au sport, qui est particulièrement toxique aussi bien pour le physique que pour le mental. "
Être « body positive » pour décomplexer
Êtes-vous parmi les adeptes du « body positive » ? Ce mouvement créé aux États-Unis en 1996, commence à vraiment s’étendre en France depuis 2015 avec la création du compte Instagram @thebodyoptimist.
Les influenceurs et influenceuses porte-paroles du mouvement encouragent à l’estime de soi en défiant tous les stéréotypes de ce qu’est la beauté telle qu’elle est définie par la société.
Et si pour en finir avec le regard des autres à la plage, il suffisait de ne pas y prêter attention ?
C’est le message que souhaite faire passer la comédienne et humoriste varoise Laura Calu :
« Je n’ai jamais fait de régime de ma vie, pourtant j’ai toujours réussi à aller à la plage. Jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas besoin de faire un 34 pour nager. »
Pour Clarysse Addario, diététicienne à l’hôpital d’Antibes : "le problème aujourd’hui c’est que les gens sont pressés, et ils veulent tout, tout de suite. Les programmes qui promettent de perdre 10 kg en quatre semaines, c’est totalement illogique. Depuis le mois de janvier, on a beaucoup de jeunes, et surtout des jeunes filles, qui viennent à l’hôpital avec des troubles de l’anorexie. Elles espèrent se créer un corps comme elles peuvent en voir circuler sur les réseaux sociaux."