Elle a été ouverte grâce aux dons qui ont afflué après le passage de la tempête Alex dans les vallées des Alpes-Martimes le 2 octobre dernier, et grâce à la persévérance de bénévoles qui ont transformé en magasin une partie de la gare de Breil-sur-Roya. Elle fermera ce samedi soir.
" Quand ils entrent à l'intérieur, ils demandent combien ça coûte. On leur répond à chaque fois, c'est tout au même prix : 0 euro".
Jean-Paul Fumaroli vit l'histoire de la friperie solidaire de la Roya depuis le début, depuis que la tempête Alex a tout emporté sur son passage dans cette vallée des Alpes-Maritimes, frontière avec l'Italie.
Ce 2 octobre 2020, un déluge s'abat sur le département et la Roya s'emballe, ses tourbillons dévastent toute la vallée. Les routes sont emportées, les sinistrés ont pour certains perdu leur maison, d'autres habitations sont inondées. Breil, Tende et les petits villages aux alentours sont coupés du monde, alimentés en vivres un temps par hélicotère, puis en train, et depuis peu, en voiture.
Dans les Alpes-Maritimes, la solidarité se met vite en place et des milliers de cartons de vêtements sont acheminés dans la vallée. Il y aura beaucoup de tri à faire. Il y aura aussi un local à trouver pour entreposer le tout.
La SNCF met alors gracieusement à disposition une partie de la gare de Breil-sur-Roya avec une convention passée par la CARF (communauté de la Riviera Française).
Ce sera l'ancienne douane ( à l'époque, quand il y avait des frontières, un train arrivait de France et un autre de Vintimille, la douane était pour les Italiens) sur le quai B !
150 m2 à aménager
Jean-Paul Fumaroli viendra tous les jours de l'Escarène, d'autres bénévoles de tout le département. Au total, ils seront une cinquantaine. A contruire : une penderie, 32 mètres de linéaire grâce aux dons, des étagères, des casiers en bois ou en métal, 250 au total.
Tout est rangé, en haut les gros pulls, en bas les pantalons et les reste au milieu, les chaussures étant plus loin.
Dans l'équipe, il y a les bricoleurs, ceux qui trient (les vêtements trop abîmés ont été transformés en chiffons ou partis pour les animaux) et enfin ceux qui rangent !
Les besoins sont immenses, les appels affluent.
Au départ, difficile, voire impossible de se déplacer, les sinistrés de la vallée nous téléphonaient en donnant leurs besoins et on se débrouillait pour leur faire parvenir les vêtements en train.
Et il reprend qu'il s'agit d'une très belle aventure de solidarité et une belle rencontre avec des habitants de Breil, Tende, mais aussi Saorge ou La Brigue.
Quand ils viennent, ils parlent, ils ont besoin de raconter. Et puis finalement, on a construit une véritable boutique, ça tombe bien, dans la Roya, il n'y a aucun magasin de vêtements !
Une page se tourne
Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus de linge de maison, mais il y a encore beaucoup de vêtements et de chaussures. La friperie est ouverte en principe 3 après-midi par semaine, mais il y a toujours un bénévole prêt à donner des habits pour peu qu'on habite la vallée.
Il y a une date butoir, c'est le 31 janvier, car les locaux doivent être restitués à la SNCF. Elle souhaite y loger les équipes qui interviennent dans la vallée. Les bénévoles organisent donc deux derniers jours de distribution, ce vendredi et ce samedi. Les vêtements qui restent seront donnés au Secours Populaire dans deux de ses antennes, à Breil-sur-Roya dont l'inauguration a lieu ce jeudi mais aussi à Tende. La fin d'une belle aventure de solidarité pour les bénévoles qui ont créé cette friperie.