Le tribunal correctionnel de Paris a condamné sept prévenus à des amendes de 300 à 800 euros. Ils étaient jugés ce mercredi pour avoir posté des tweets antisémites visant April Benayoum, Miss Provence à l'élection de Miss France 2021.
Quatre hommes et quatres femmes, âgés de 20 à 58 ans, étaient jugés ce mercredi 3 novembre pour avoir posté des tweets antisémites à l'encontre d'April Benayoum, Miss Provence et première dauphine de Miss France 2021.
Sur les huit prévenus qui encouraient jusqu'à un an de prison et 45.000 euros d'amendes, sept personnes ont été condamnées à des amendes de 300 à 800 euros. Un huitième prévenu a été relaxé par le tribunal correctionnel qui a estimé que son tweet ne visait pas Mme Benayoum.
Les sept condamnés devront également verser 1 euro de dommages et intérêts à la plaignante, ainsi qu'à plusieurs associations qui s'étaient constituées parties civiles, telles que la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), SOS Racisme, le Mrap, la Ligue des droits de l'homme (LDH).
Quatre d'entre eux devront en outre suivre un "stage de citoyenneté" de deux jours.
Des peines "légères" mais "didactiques"
"Les propos ont été pesés, appréciés au trébuchet par les juges pour voir si le délit était constitué : on ne peut que s'en féliciter", a commenté auprès de l'AFP Me Jean-Louis Lagarde, avocat du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
"Quant aux peines, elles sont légères. L'important, c'est le côté didactique, exemplaire de cette décision, qui montre qu'on ne peut plus se cacher sur internet, sur Twitter", a-t-il ajouté.
Ces tweets survenaient après que la jeune femme a déclaré dans son portrait pour l'élection Miss France 2021 que son père avait des origines israélo-italiennes.
Ils avaient été ensuite retirés. Mais le mal était fait. "Rendez-vous devant la justice pour les twittos qui hier soir ont transformé Twitter en cloaque antisémite contre Miss Provence", promettait la Licra.
A l'audience, les prévenus avaient tous admis avoir écrit des propos injurieux, mais aucun n'avait reconnu le caractère antisémite des messages publiés. Certains ont reconnu avoir agi au nom de la cause palestinienne.
Le tribunal a au contraire estimé que les propos tenus par les sept condamnés, "tant au regard de (leur) contenu que du contexte dans lequel ils ont été diffusés" exprimaient bien "un rejet de la personne en raison de ses origines" ou "de sa religion supposée" et visaient "directement la candidate, April Benayoum".
Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis fin septembre contre ces quatre hommes et quatre femmes âgés de 20 à 58 ans, pour "injures publiques commises à raison de l'origine, de l'ethnie, de la race ou de la religion".