Un marchand d'art suisse, Yves Bouvier, a été mis en examen lundi dans une enquête déclenchée à Paris par une plainte sur des vols présumés d'oeuvres de Picasso, l'homme d'affaires russe Dmitri Rybolovlev, président de l'AS Monaco.
Mis en examen pour recel de vol à titre habituel par un professionnel, Yves Bouvier, suisse de 52 ans devra en outre s'acquitter d'une caution de 27 millions d'euros. Cela correspond à la somme déboursée par l'homme d'affaires russe Dmitri Rybolovlev, président de l'AS Monaco, pour acquérir plusieurs oeuvres de Picasso, dont une "Femme à l'éventail".
La belle-fille de Picasso porte plainte
Une belle-fille de l'artiste, Catherine Hutin-Blay, la fille de la deuxième épouse du peintre, avait porté plainte en mars, affirmant que des oeuvres lui appartenant avaient été volées. Elle venait d'être alertée par un restaurateur brésilien de tableaux. Deux ans plus tôt, celui-ci était intervenu, à la demande d'un intermédiaire, sur des toiles du maître espagnol qu'on lui avait demandé de restaurer et de maroufler(monter sur un support). Il s'agirait d'huiles de la collection de Mme Hutin-Blay, 68 ans, qui, selon sa version, les croyait toujours entreposées à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) depuis 2008.
Exposés dans un chalet à Gstaad
Une fois restaurés, les tableaux auraient rejoint les locaux d'une société suisse appartenant à Yves Bouvier, spécialiste de l'entreposage et le transport d'oeuvres d'art, puis vendus au milliardaire russe Dmitri Rybolovlev. Ils devaient être exposés dans le luxueux chalet du miliardaire, à Gstaad en Suisse.Celui-ci s'est porté partie civile, expliquant les avoir acquis de bonne foi.
Le président de l'AS Monaco accuse par ailleurs Yves Bouvier d'avoir surestimé la valeur de nombreuses oeuvres d'art qu'il a acheté par son intermédiaire. Yves Bouvier les achetant pour lui d'abord, et les lui revendant ensuite avec une plus-value. Des accusations dont il se defend dans une interview accordée récemment au magazine Vanity Fair.