Face à la recrudescence des abandons d'animaux, le gouvernement a décidé d'accorder une aide aux refuges pour leur permettre de s'agrandir et d'accueillir plus d'animaux. Le projet gouvernemental prévoit aussi des sanctions plus lourdes contre les propriétaires qui abandonnent leurs animaux.
Chats, chiens, mais aussi nouveaux animaux de compagnie (NAC's) et animaux de ferme, les abandons à la Société Protectrice des animaux (SPA) ont augmenté de 14% en juin en France, par rapport à 2019.
Julien Denormandie, ministre de l'agriculture a présenté ce mercredi 21 juillet un plan pour lutter contre les abandons et aider les refuges. Une enveloppe de 20 millions d'euros est prévue et les sanctions vont être plus sévères.
Comme tous les ans, l'arrivée des vacances d'été favorise les abandons. "C'est le résultat des achats compulsifs à Noël et les anniversaires, s'exaspère Xavier Bonnard responsable des enquêtes et des abandons de la SPA de Marseille. En début d'été, les gens veulent partir en vacances et se débarrassent de leur animal."
La SPA annonce la saturation de ses refuges. Pour les chats et les NAC's (Nouveaux animaux de compagnie), les abandons pendant le mois de juin ont augmenté de 25% par rapport à la même période en 2019.
Pour le refuge de Marseille, deuxième plus grande SPA de France, la capacité d'accueil des chats est déjà arrivée à 90 %.
Depuis le 1er mai, la SPA a recueilli 7161 animaux, soit +7% d’augmentation par rapport à 2019. Comme redouté, les chats sont encore les animaux les plus recueillis, en représentant 68% du total.
— La SPA France (@SPA_Officiel) June 26, 2021
Soyons responsables !! Un animal de compagnie, c'est pour la vie #JamaisSansEux pic.twitter.com/fukxgZkTOd
Le plan gouvernemental prévoit ainsi 20 millions d'euros pour agrandir les 800 refuges de France, en forte tension.
Pour la SPA Vauclusienne de l'Isle-sur-la-Sorgue, l'année n'est pas exceptionnelle en terme d'abandons. "On a environ 700 animaux, dont quatre ânes et un bélier, énumère Mireille Mazoyer, membre du conseil d'administration. C'est tendu, mais on arrive toujours à accueillir."
Cependant, le refuge aurait besoin de s'agrandir :"on a les terrains, ce serait bien de construire d'autres hébergements pour que les animaux aient plus de place, on pourrait mettre deux chiens par boxe."
Des abandons davantage sanctionnés
Pour limiter les abandons, le plan gouvernemental prévoit aussi de passer les sanctions de deux à trois ans de prison. Pour Mireille Mazoyer, ce n'est pas la bonne solution.
"Il ne faut pas insiter les mauvais propriétaires à reprendre leur chien pour éviter l'amende, le plus important c'est de mettre en sécurité les animaux", estime-t-elle.
Selon Xavier Bonnard de la SPA de Marseille, il faudrait aller plus loin. "On devrait suivre l'exemple de la Belgique : les animaux sont pucés et directement reliés à la carte d'identité de leur propriétaire," juge-t-il.
Le projet prévoit également l'obligation pour toute personne voulant adopter un animal à prendre connaissance d'une charte. Un document qui doit rappeler qu'un animal demande du temps et de l'argent, pour éviter les achats impulsifs.