Le groupe LNA santé, propriétaire de l’établissement AJO "Les Oiseaux", a prévu de fermer ce centre, spécialisé dans la prise en charge de jeunes obèses ou en surpoids. Les salariés se battent pour continuer à les soigner et à les scolariser.
L'annonce a été faite le 11 février dernier. Le groupe LNA santé a alors prévenu ses 81 salariés de son projet de fermeture du centre médical AJO "Les Oiseaux". Situé dans le Var, à Sanary-sur-Mer, il accueille des jeunes de 6 à 18 ans en surpoids ou obèses, en provenance de toute la France.
Ces adolescents bénéficient d'une prise en charge globale car il y a un internat, un hôpital de jour et une scolarisation sur place. Il s'agit d'un centre de référence, le seul de la région PACA, vieux de 94 ans et racheté par le groupe LNA Santé voilà 10 ans. Les séjours en internat sont prévus sur une durée de trois mois renouvelables une fois. Il a accueilli jusqu'à 100 jeunes en même temps. Ils sont 39 actuellement, tous suivis par une équipe pluridisciplinaire.
Une onde de choc
Les salariés sont encore sous le choc. Et ils essaient de comprendre pourquoi un groupe prospère ferme un établissement qui remplit une véritable mission de santé publique auprès des jeunes. C'est ce qu'ils indiquent dans une pétition est en ligne. Elle a déjà recueilli plus de 23 000 signatures.
Le GROUPE LNA Santé décide de fermer l’établissement LES OISEAUX pour des raisons financières…alors que leur chiffre d’affaires d’exploitation en 2020 n’est que de…521,5 MILLIONS D’EUROS (soit + 10.3% par rapport à 2019) avec une dernière acquisition en décembre dernier de plusieurs millions d’euros... L’objectif central est d’accueillir ces jeunes dans leur singularité, leur histoire pour tenter en collaboration avec leur famille de comprendre les mécanismes de prise de poids mais surtout de modifier leurs comportements en santé de manière durable. C’est l’avenir des jeunes qui est en jeu, l’avenir de la société dans laquelle nous vivons !
Alice Colin est éducatrice spécialisée, elle ne cache pas son incompréhension face à un problème majeur, l'obésité.
A l'heure actuelle, on a des demandes tous les jours, des entrées quasiment tous les jours. Il y a un besoin qui est énorme, ne serait-ce que pour l'hôpital de jour, avec une liste d'attente d'une trentaine de jeunes !
Une orientation différente pour le groupe
Annie Rambaud-Gontier de son côté est directrice de la mission "fermeture", et elle est mandatée par le groupe LNA Santé. Elle explique que les conditions d'accueil des jeunes seront plus les mêmes car elles ne seraient pas rentables, et en contradiction avec les politiques de santé actuelles.
On nous demande de prendre des enfants qui ont un niveau d'obésité avec ce qu'on appelle des comorbidités élevées, qu'on puisse les prendre en grande majorité et de façon prioritaire en ambulatoire et qu'ils puissent suivre leur scolarité dans l'école d'origine.
La fermeture du centre est annoncée pour l'été et il y aura des réunions de concertation entre les gestionnaires et les délégués du personnel dans le cadre du PSA, plan de sauvegarde de l'emploi.
Pour l'heure, depuis 15 jours, la pétition destinée à Olivier Véran, ministre des solidarités et de la Santé, accumule les signatures pendant que les salariés multiplient les actions.
Une manifestation est prévue le 12 avril devant le ministère. Le temps presse, pour tenter d'infléchir la position du groupe.