"C’est inadmissible car nous respectons l’environnement" : un collectif de plaisanciers se mobilise contre l'installation de bouées payantes à Porquerolles

L’installation de 350 bouées payantes aux abords des côtes de cette île varoise est destinée à éviter la surfréquentation en mer et à protéger les herbiers de posidonies. Une mesure qui mettrait à mal l’économie insulaire, selon certains.

Voilà un projet qui fait des vagues ! L’île de Porquerolles, à Hyères, dans le parc national de Port-Cros dans le Var, fait partie des sites touristiques les plus visités durant l'été. Mais elle est également au cœur d’une polémique : bientôt 350 bouées payantes doivent être installées sur les six baies de l'île varoise avec comme objectif de limiter le mouillage des bateaux et ainsi la surfréquentation du site. Une mesure qui ne passe pas du côté de certains plaisanciers.

Des plaisanciers sur le pied de guerre

Depuis que cette nouvelle mesure a été annoncée, ils ne décolèrent pas contre ce dispositif jugé par beaucoup comme étant inacceptable.

Nous sommes de petits plaisanciers, et on nous assimile à de grands yachts de 25 ou 70 m. Traditionnellement, nous respectons l’environnement et savons préserver la biodiversité.

Jean-Pierre Ardisson, vice-président "Pour une navigation côtière responsable"

à France 3 Côte d'Azur

Un collectif composé d’une quarantaine d’associations s’est monté pour lutter contre ce projet qui vise à réduire l’impact du mouillage sur les herbiers de posidonies. Pour afficher leur mécontentement, des gilets de sauvetage sont placés à l'avant des bateaux.

Un mouvement relayé par les restaurateurs qui affichent les mêmes couleurs à l'entrée de leurs commerces.

Quand ils débarquent avec leur petite annexe le matin, ils venaient prendre le petit-déjeuner. Moi, si j’ai plus ces gens-là, je peux fermer mon restaurant.

Christophe Gherardi, restaurateur

à France 3 Côte d’Azur

Un mouvement de solidarité qui porte les couleurs de gilets de sauvetage avec une couleur revendicative et qui exprime l'indignation des plaisanciers.

Une mesure qui pourrait être retardée

Le parc national de port Cros campe sur ses positions, estimant que l’afflux de bateaux journalier est déjà bien élevé. Cette instance multiplie les actions en faveur de l'environnement.

Elle maintient sa volonté de réguler l’afflux à 1 000 bateaux par jour qui arrivent chaque été sur l’île, avec l’ambition de préserver l’environnement.

L’idée, c'est de miser sur l’aménagement et l'accueil afin de conserver la qualité du site et de ne pas risquer que, petit à petit, cette masse de posidonie qui, même si elle est épaisse, soit dégradée au fil du temps.

François Victor, directeur adjoint parc national de Port-Cros

à France 3 Côte d’Azur

Initialement prévu l’an prochain, le projet d’installation de 350 bouées payantes sur l’ensemble des plages de l’île de Porquerolles pourrait être reporté à 2026.